jeudi 4 juin 2009

Comment dire...


Un manche de couteau à la main dont la lame est recouverte par une veste de jeans trouvée dans un bac à recyclage, le gout de tuer au coeur, il erre dans la rue à la recherche d'une victime. Il lui suffit de croiser une personne heureuse, son insensibilité à sa souffrance sera un motif suffisant pour laisser échapper sa rage maintenant meurtrière.
Il l'a poignardera à de multiples reprises en lui demandant, à elle, mais en meme temps à toutes les autres, entendez-vous maintenant la douleur que j'ai, l'a ressentez-vous? Et, il poignardera ainsi sa victime innocente avec le meme manque d'empathie qu'on lui a démontré depuis des années. Il s'étonnera ensuite qu'on lui reproche son insensibilité puisqu'il en a été victime lui-meme et c'est de cette souffrance qu'il a appris à se désensibiliser pour survivre.

Mais les gens qu'il croise sont tous blindé d'acier, il abandonne son projet et rentre chez lui, dépose son couteau sur la table du salon pour vider ce qu'il reste d'une bouteille de vin de riz dans un verre un peu sale, à l'image de sa vie.

L'appart est silencieux tout comme lui, il n' y a plus de vie dans cet espace. Seul un coeur qui bat sans savoir pourquoi.
Au mur, se trouve un Tanto, un sabre japonnais, il le décroche, revient s'assoeir et le dépose entre le verre et la bouteille vide. Il écrase son mégot dans un cendrier qui lui aussi en a trop pris.
Il se lève, retire son T-shirt, prends son sabre, il place la pointe de la lame juste un peu au dessous-du nombril. La douleur doit cesser, elle est insupportable. Le petit filet de sang qui s'écoule présentement n'est qu'une souffrance bien légère pour lui. Il est complètement anasthésié par sa douleur trop forte.
Là, seul, debout dans son salon, il s'apprete à écrire un poeme, son abdomen servira de papier et le Tanto, de crayon.
Il est calme, il répète son texte, le titre est jumonji-giri. En intro, il enfonce la lame, au paragraphe I, un mouvement de gauche à droite, au deuxième pour bien traduire l'intensité de la douleur qu'il ressent, il convient d'ajouter un mouvement de haut en bas. En conclusion, l'espoir que les gens finiront par comprendre par ces mots qu'il a inscrit dans ses tripes, la douleur qui était sienne.

L'encre rouge n'est pas encore sèche que les gens s'empressent de tourner la page sans meme l'avoir lue.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

I'm shocked!!!!

Il fout le cafard ton texte...

L'est réaliste me semble.

[J'ai la chair "d'ampoule" !!! ^^]

Michel a dit…

Oui ce texte est sombre. Il me fout le cafard aussi.

Mais parfois devant l'impuissance, il n'y a que le suicide qui permet de retrouver un sentiment de pouvoir.
Et je me suis toujours demandé de quoi est constituée cette zone ou la mort devient un moindre mal, ou la souffrance physique devient relative parce que celle psychologique et sociale est trop intense. Il y a peu de différence entre s'en prendre à soi ou à un autre. Mais j'ai la conviction qu'il est facile d'éviter ce genre de truc. Mais pour ca, il faut entendre.
Lui, il l'a écrit à sa facon et il ne sera jamais entendu.
Il y a des bouteilles comme ca qui se perdent dans la mer. Je connais Guy, Gilles, André et quelques autres.

Michel a dit…

Mais tu m'étonnes exandthecity, j'aurais cru que ce billet resterait à 0 commentaires parce que peu divertissant.

Anonyme a dit…

Ce n'est pas parce que c'est sombre que ce n'est pas divertissant ou qu'on ne ressent rien en lisant!

Il interpelle ce texte.

Cette violence. Je la trouve réelle. Tu penses que c'est un sentiment de pouvoir; dans mes yeux c'est tout le contraire. C'est une pulsion violente, qui émane d'une déconnexion de la réalité. Il est dans sa bulle le type. Il est malade, comme tous les suicidés. Bah oui parce qu'il parait que quand on "ne va pas bien", c'est qu'on est malade.

Si je devais me suicider, je voudrais prendre des cachetons parce que le sang c'est gore. Je voudrais pas salir mon image. je voudrais mourir dans un sommeil, et avoir l'air d'une princesse le moment où l'on me retrouvera. Mais faut croire que le suicide c'est pas mon truc.

Eux ils le voient pas comme ça, les suicidés.

Puis Marion on l'entendait, mais on ne l'écoutait pas. Ou quand on le faisait elle n'y croyait pas. Et à 14 ans ça fait pas sérieux d'être triste. On te dit d'un œil distrait que ça va passer; à la limite de te proposer le doudou et la sucette pour que t'ailles mieux. Je sais pas si ça tient plus de la folie que du courage, mais elle a eu ce cran de balancer son corps sous les rails. Fuck les adultes. Fuck le monde! Et du sang dans votre gueule, SPLASH!

Il inspire ton texte... y a tout un remue ménage par chez moi.

Et "Il" a tord de penser que les gens vont s'empresser de tourner la page sans même l'avoir lu. Ils vont faire semblant, c'est tout.

Marion c'était en 2000 et je relis encore des extraits. Mais c'est vrai que j'essaie plus de tous les déchiffrer.