mardi 2 juin 2009

Je le sentais venir...

Septembre 2007, sur un forum d'amis virtuels, j'écrivais ceci...

Ce matin, belle température, la fenetre de ma chambre, qui donne sur la rue, est ouverte. L'air est bon et apprécié car les fenetres se fermeront bientot pour quelques mois.
J'habite une rue de Montréal plutot tranquille.
Le sol de béton, l'asphalte ainsi que les maisons d'en face font en sorte que le son se propage.
Mon lit, près de la fenetre, devient un laboratoire qui analyse toutes les ondes sonores qui traversent le moustiquaire.
Je suis comme mes deux chats, je dors auditivement alerte.
J'entends du bruit, il est tot, autour de 6h00, 6h30...je ne suis pas sur. Je n'ai qu'un seul réveil et il est dans l'autre chambre, celle de ma fille. Mais mon horloge biologique est pas mal..à 15 minutes près.

Bruit de pas sur le ciment, bruit de roues mal huilées qui me font penser à mes voisines à qui je me promets bien de leurs offrir d'huiler les pentures de leur porte un jour. Faut bien qu'un voisin masculin serve à quelque chose.
Les bruits de pas et de roues cessent pour laisser place à des bruits d'objets que l'on déplace et entrechoque..un bruit de verre le plus souvent. Ca ne dure pas longtemps et j'entends les pas et les roues à nouveau.
Bah je me dis c'est mercredi.
15 minutes plus tard..presque les memes sons...ca se répète comme ca quatre ou 5 fois.
Je suis un peu triste en pensant au quatrième et au cinquième..je me dis, il ne doit pas rester grand chose pour eux.

Je me mets à genoux dans mon lit pour bien voir le trottoir tout en bas. L'homme qui est là n'a que 3 bouteilles à 10 sous dans son panier, meme pas de quoi se payer une cigarette.
La tristesse m'envahit un brin mais bien vite ce sentiment laisse place à la consolation.
Nous sommes mercredi, jour des bacs de recyclage. Je serai plus inquiet lorsque les ondes sonores traverseront le moustiquaire de ma chambre le mardi, jour des vidanges....

Tout heureux je viens de me mettre les mains dans un bac à recyclage pour 1,75$ de bouteilles. J'espère que je suis dans ce fond, celui qui fait que l'on ne peut que remonter, la perspective d'un mardi ou j'ouvrirai des sacs à poubelle ne m'enchante pas, elle serait de trop.

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