mercredi 31 décembre 2008

Quelques mots...

Quelques mots que j'ai appréciés chez les autres, offerts comme cadeau de fin de l'An.

Et le plus beau de tous, c'est celui que tu ne m'as jamais fait. Celui, tu sais bien, celui que tu n'arrivais pas à dire, quand venait le moment où tu cherchais tes mots et finissais par te taire et sourire.
Morgane
Vraiment beau ces phrases au sujet des compliments. On est parfois sans mots.

Écrire c'est hurler en silence
Ame tourmentée
Toute en intériorité.

Garder une distance d'un bras entre mon coeur et le leur.
Miss Klektik
Dire beaucoup en 11 mots.

Je regarde le passé, le présent puis le futur et je me demande si je dois regretter, profiter ou rêver?
So much
Je ne sais pas non plus mais c'est bien dit.

Une sorte d’espoir faux, qui ne nous fait pas croire grand-chose.

Petit pois
La conscience de l'illusion peut etre? Mais c'est tellement bien dit aussi.

Et le mien.
La dinde sent la farce, les gens rigolent autour.
Un gars
Je sais pas, peut etre par son ton sarcastique mais je l'aime bien.

Si ca vous dit de faire l'exercice, j'ai beaucoup aimé. Chercher une ou quelques phrases donne un angle d'approche bien différent et ce fut très agréable.

Voici l'emballage du cadeau...

J'écris en pensant à toi, j'en ai besoin, parce qu'écrire c'est hurler en silence. Je fais ton éloge discrètement car je suis un peu comme toi, tu sais, le plus beau des compliments, celui que tu ne m'as jamais fait. Celui, tu sais bien, celui que tu n'arrivais pas à dire, quand venait le moment où tu cherchais tes mots et finissais par te taire et sourire. Moi je les cris en les écrivant.

Alors en ce jour de l'An, je suis triste, la dinde sent la farce, les gens rigolent autour mais pas moi, je garde une distance d'un bras entre mon coeur et le leur.
Je ne sais pas, je réfléchis , je regarde le passé, le présent puis le futur et je me demande si je dois regretter, profiter ou rêver?
Il s'agit peut etre d'une sorte d’espoir faux, qui ne nous fait pas croire grand-chose?

Alors je doute, redoute peut etre meme 2009 qui arrive.

mardi 30 décembre 2008

Le 2 janvier...

Au réveil on vous demande...
Pis?

lundi 29 décembre 2008

A vos souhaits...


La dinde sent la farce, les gens rigolent autour.
Pendant que les grands s'amusent en attendant la fin de l'année, le petit a sommeil et le grand-père assis, regarde ces jeunes s'exciter les molécules pour peu de chose. Son petit fils vient le rejoindre.

- Papi, tu viens me border, je suis fatigué?
- Bien sur mon gars , brosse toi les dents, mets ton pyjama, mets toi au chaud sous les draps et je te raconterai une drole d'histoire.
- C'est bon Papi, je suis pret.
- Ca va, tu es confortable? Fais moi une petite place.

Et le grand-père un peu en marge commence son histoire par le traditionnel, Il était une fois...
... un 31 décembre 1970, comme à chaque année les gens se réunissaient pour se souhaiter plein de belles choses, une bonne année, de la santé, la paix dans le monde et dans l'univers au complet, de l'argent, des MP-6, des choses sans fils, des relations sans attachement douloureux et tout ces trucs là.

Mais cette année là, ton Papi n'était pas à la fete.
- Tu étais ou?
- Je marchais dans une foret asiatique, tu connais la jungle asiatique?
- Celle ou il y a des serpents?
- Oui, entre autre. Ici, au Québec, il y a la foret boréale avec ses bouleaux, ses conifères, et ses érables. Il y a aussi les ours noirs, les bruns et les originaux. Mais dans la foret asiatique, il fait chaud, il pleut beaucoup, c'est très humide. Il y a tellement d'arbres, de branches et de feuillages que l'on doit se faire un chemin à coup de machette. Pis les ours d'ici, c'est rien comparé aux serpents géants, aux gorilles gigantesques et aux insectes énormes qui peuvent te bouffer en quelques secondes.

Alors ce jour là, je marchais avec mes compagnons d'arme, on était à la guerre. Il fallait surveiller tout autour, l'ennemi était là, caché, pret à nous tuer. Mon coeur battait fort, il était en état d'alerte un peu comme le détecteur de fumée qui cri au feu sans jamais s'arreter.
- C'était qui l'ennemi?
- À cette époque là, c'était les vietnamiens.
- Ha oui, comme le monsieur du dépanneur Maboule?
- Oui.
Là devant, on apercoit un village, on se méfie, on approche doucement, l'ennemi est peut etre là qui nous attends, mais très vite on voit des gens morts, par terre. Ils font peut etre semblant de l'etre pour nous surprendre, alors on ne prend pas de chance, on tire sur ces personnes pour etre bien sur qu'elles soient mortes.
- Ha oui Papi, tu as tué des morts? Pourquoi tu ne tues pas le monsieur du dépanneur?
- Ben monsieur Nguyen n'est plus notre ennemi, cette guerre là est finie pour laisser la place à une autre.
- Ha oui, comment ca?
- Tu sais, les ennemis changent tout le temps. La seule chose qui ne change pas à travers les années c'est que les humains ont besoin d'avoir un ennemi. C'est comme ca depuis toujours.
- Oui c'est vrai, moi à mon l'école c'est la gang à Lanthier.
- C'est comme ca. Il y avait le bon Dieu et son ennemi c'était qui?
- Le diable?
- Oui, c'est ca bravo!
Dans les années 40, il y avait les allemands. Plus tard, c'était les communistes et aujourd'hui ce sont les arabes.
- Oui pis j'ai appris à l'école qu'en Afrique les ennemis ce sont les touts petits et les you tube.
- Tu es drole, les tutsis et les hutus, c'est vrai, tu en connais des choses mon gars.
Il y a eu aussi aux États-Unis, la chasse aux sorcières ou l'on brulait des femmes en croyant qu'elles étaient des sorcières. La chasse aux communistes aussi, ou l'on emprisonnait ou marginalisait ceux qu'on pensait etre des méchants communistes.
Ici au Québec il y avait les francais et les anglais.

L'humain est comme ca, il a besoin d'un ennemi, il abesoin de projeter le mal en dehors de lui. Si le mal est ailleurs, il n'est pas en lui. Alors il peut se prétendre bon et affirmer que le méchant, c'est l'autre. Jean-Paul sartre, un philosophe et écrivain francais a écrit un jour cette phrase toute simple.... l'enfer c'est les autres.
- Mais moi Papi, je suis bon ou mauvais?
- Bien tu es bon c'est sur, mais c'est parfois difficile à savoir.
- Oui comme ma mère, elle dit que le méchant c'est mon père, pis mon père dit que c'est ma mère. C'est mélangeant. Mais en tout cas Lanthier lui, c'est sur que c'est le méchant.

- Tu vois c'est bientot le jour de l'an, on parlera de paix sur la Terre, de bonté, de partage, de trève et de tout ces trucs ridicules.
Mais tu sais 2009 ressemblera pas mal à 2008.
Au Québec, il y aura des accidents de voiture mortelles, des vieux seront malades et décèderont, mais heureusement comme toi, des enfants naitront.
Et ailleurs dans le monde, en Afghanistan des soldats vont tuer ou se faire tuer. Dans la bande de Gaza, des gens seront aussi tués.
Des avions, des trains vont s'écraser ou déraper. Des grosses tempetes vont faire des victimes aussi.
Mais ca n'empeche pas les adultes, à chaque 31 décembre, de souhaiter une bonne année meme si elle n'arrivera jamais. Tu sais quoi mon gars?
-Non?
- Je vais rien te souhaiter pour 2009, je crois pas aux souhaits, c'est une magie qui ne fonctionne pas mais je te promets que je vais etre là pour toi pendant toute l'année. Pis le Lanthier là, si il t'écoeure trop, dit le moi, je vais m'en occuper.
- Papi, tu es vieux et je pense que tu racontes n'importe quoi mais merci pour l'histoire, je vais dormir maintenant, je suis trop fatigué.
- Bonne nuit mon gars, fais de beaux reves.

dimanche 28 décembre 2008

Ineptie...


L'heure est au bilan de l'an qui termine et à l'élan pour le nouvel an.
Je ne suis pas un bi-lent ni un Élan.
Alors je passe mon tour?
Devrais m'éditer ou gagnerais-je à méditer un peu ce billet avant?

samedi 27 décembre 2008

Prendre la peine...


Il sont deux, un gars, une fille, tendus sur un matelas qui repose par terre. Le lit est à coté, c'était pour éviter d'incommoder ou de faire plaisir aux voisins, c'est selon.

Elle est belle, le drap lui couvre les fesses mais laisse voir les deux petits trous au creux de ses reins, son dos est beau aussi. J'allais dire qu'il n'y a rien de plus beau que le dos d'une femme, mais celui du gars est pas mal, un beau V, des muscles à gauche et à droite de la vertébrale qui creusent un sillion . Très joli aussi.

Ils reposent sur le ventre, un à coté de l'autre, les bras repliés sous l'oreiller, ils se regardent. Le coude de l'un frotte sur celui de l'autre, c'est le seul contact physique qu'ils ont, un contact ossu.
Queen size, King size, rien à voir, elle est au pole sud et lui au pole nord. Ils sont passés de la symbiose à la déchirure en une nanoseconde, la vitesse de la lumière serait un ralenti de la scission. La loi de la relativité a son effet, les centimetres sont parfois des kilometres.

Elle le regarde étonnée, lui, avec des yeux irradiants. Le visage dans l'oreiller, il écume. Elle ne comprends pas, lui n'ont plus d'ailleurs, la raison l'a quitté.
Il est blessé, il a froid, le matelas sanglante de rouge. Il saigne trop, il doit partir en espérant s'éloigner ainsi de ses blessures.
Il s'est dissocié d'elle et s'apprete à tout scrapper. Il se fout des dommages à la tole. La belle a disparu, elle est mauvaise et responsable de son drame, il n'y a rien à perdre. En psycho on dit le mauvais objet. Perdre quoi? Fucking rien.

Il se lève, s'habille rapidement et lui dit...Fuck you en claquant la porte.
Il enfile son manteau avant que l'ascenseur lui ouvre les portes pour les refermer définitivement derrière lui, une fois au rez-de-chaussée.

Il est seul et en rage, celle d'un brise glace. Il aurait pu l'a détruire tellement elle lui paraissait mauvaise, il ne l'a pas fait, il se le fera plutot.
Il traverse la rue, une voiture l'évite de peu. Dans le métro, il tient son banc à deux mains sous ses cuisses de peur qu'un élan dont il n'a pas le controle le pousse devant la rame du métro qui se décide à arriver.

Coupé, on reprend, scène deux...
...Elle le regarde étonnée, lui, avec des yeux irradiants. Le visage dans l'oreiller, il écume. Elle ne comprends pas, lui n'ont plus d'ailleurs, la raison l'a quitté....

Il s'arrete un instant pour ressentir, une chaleur se présente, elle part du ventre, monte au coeur et se rend aux yeux pour laisser échapper quelques larmes . Il y avait de la tristesse sous cette glace de colère.

Ce soir là, il n'a pas quitté, ce fut un trip à trois. La belle, le gars et la peine .

Il y a tellement de bon dans la peine et la tristesse que je ne comprends pas ces élans à vouloir les soulager dit le gars moralisateur.

vendredi 26 décembre 2008

T'as changé...


- T'as changé Mimo. Es-tu rendu féminisé?
Je le regarde assis sur sa chaise, le dos bien droit. C'était pas son genre, il était du genre passif, du genre étendu bien confortablement.
Pour les repas, il ne demandait rien, il attendait que ca soit pret et venait se mettre à table sans rien dire pendant , et sans avoir dit quoique soit avant. C'était son du qu'il engloutissait goulument.

Il laissait la préoccupation de la bouffe au féminin qui savait très bien s'en occuper.
Pour les chiottes, c'était pareil, il ne s'en occupait pas non plus.

Mais le voilà maintenant qui demande, tot le matin son petit déjeuner plutot que d'attendre passivement qu'il soit pret. Le voilà qui accompagne mademoiselle dans ses revendications d'une bonne bouffe au lieu de poireauter paisiblement. Il n'y a pas assez de bouffe, pas assez d'eau, les toilettes ne sont pas assez propre.
- Mais qu'est ce qui ce passe Mimo, es-tu dans ton andropause? C'était elle qui voyait à tout, de quoi tu te meles maintenant?
Tu te vautrais comme le roi lion et te voilà maintenant à t'occuper du quotidien?

Déjà le lendemain de...

1h20, je ne m'endors pas, ca doit etre le vin et le café.
Souper chez ma soeur. C'était bien agréable.
Le moment le plus agréable, la partie de carte. J'ai rarement joué avec ma fille à ces trucs.
J'ai déconné à donf. L'infantile 52 ramasse qui s'est étalé à ses pieds. Un peu de poker et de 21 improvisés en misant de petits chocolats. Puis la dame de pique.

La dame de pique, quel plaisir. Elle a perdu, mais elle était belle dans sa déroute. Perdre avec sourire et humour, intéressée pas le jeu, plus que par la victoire.
Je l'a regardais brasser les cartes, sans élégance, les épaules crispées et tendues, les distribuant maladroitement. Je l'ai aidée à mettre un peu de légèreté dans le mouvement. Détendre les épaules, se faire plaisir à lancer les cartes aux autres. Allez hop!

Je l'observais jouer et je l'a voyais jeune femme. Une visage un peu moins rond, un peu plus allongé, de légers cernes qui témoignent de ce passage de l'enfance à l'age adulte, ce moment ou le regard change et perd de sa naiveté. Sa grandeur, son style, sa beauté qui lui est propre, qui est de son cru.

Je l'a trouvais belle dans ce qu'elle est devenue. Ce moment m'a touché. J'ai toujours à négocier avec ma fille mais je ne négocie plus avec un enfant. Je m'étais déjà adapté un peu, j'avais déjà laché un peu de lest, mais là, je ne suis plus père d'une enfant, c'est clair.

Ca fait 16 ans et c'est déjà demain.

mercredi 24 décembre 2008

Il était une fois...

24 décembre, je m'installe sur le sofa, un verre de rhum trois étoiles et une cigarette à la main.
J'ouvre la première page de Cadavres de Barcelo, un blogger en avait fait référence, ca m'intriguait. Meme pas le temps d'avaler ma gorgée que j'entend...

- Putain de merde, mais qu'est ce que c'est que ca?
Tu n'as pas fait ramoner ta cheminée? J'ai l'air d'un père noel africain avec toute cette suie noire ébène sur mon bel habit rouge. bravo!
- Ben non.
- Pourquoi, tu savais que je viendrais, non?
- J'ai pas l'esprit à Noel et je me disais que tu passerais surement ton tour.
- Bon, ou sont les enfants?
- Ben il n'y en a qu'une.
- Une seule? Hé ben tu te forces pas trop trop. Allez réveille là.
- Elle n'est pas ici, elle travaille chez Jean Coutu, elle vend tes cadeaux. Ca doit etre payant Noel pour toi? Tu peux ben etre gros.
- Bon, je suis occupé ce soir, je dois quitter, je lui laisse ca.
- C'est quoi?
- Une clémentine séchée et un poudding au caramel.
- Ben ton poudding, la date de péremption est octobre 2008.
- Bah, c'est du sucre, ca se conserve bien, t'inquiète pas.
- Pis la guignolée, les dons en bouffe et en argent, c'est passé ou tout ca? Tu débarques le 24 avec de la merde pendant que ca fait trois semaines que tout le monde donne de l'argent et des trucs de luxe.
- Écoute ben mon homme, tu comprends rien au caritatif. Le caritatif là c'est du mental, c'est pour pour donner bonne conscience. C'est comme le lait qu'on laisse reposer, on prend la crème qui remonte à la surface pis on laisse le 2% aux démunis. L'aide humanitaire c'est comme ca. Tu penses que c'est juste en Haiti que les dons ne se rendent pas aux personnes démunies? Mais parles-en pas, ca ferait scandale. Ben ca ferait pas scandale, y a pas un criss de journaliste qui s'intéresserait à ca. Parles-en tant que tu veux, t'auras pas de tribune alors du con. Foglia, Boisvert et les autres s'en foutent totalement. Ils sont syndiqués pis ils pavanent dans leur ineptie.
- T'es un méchant crosseur toi.
- Ho! Ho! Ho! Tu sauras mon homme que l'argent va en salaire, pis les produits de luxe, ils finissent sur nos tables. On est pas fou, on se sert d'abord, le reste c'est pour les pauvres. En plus, ils vont nous couter de l'argent parce qu'ils vont se rendre à l'hopital pour soigner leur listériose, sont meme pas foutu de digérer la merde qu'on leur donne. Sont ben chanceux que le privé soit pas encore solidement implanté. C'est ca la vie mon gars. Joyeux Noel. Ca te dérange pas que je sorte par la porte? Pis compte toi ben chanceux que je t'envoies pas la facture pour le nettoyage.

mardi 23 décembre 2008

Vraiment....

C'est la vente d'après Noel, maintenant, dit-on à la télé, là maintenant faut pas la rater.
Ha oui vraiment, pourtant nous ne sommes que le 23, comment est ce possible?
Le après arrive avant, le père noel serait-il un éjaculateur précoce?
La fete n'est pas encore célébrée que l'on vend l'après fete.

C'est ca la magie de Noel, le Père Noel est vraiment une pute.
Des levres pulpeuses, des seins comme je les aime, des fesses difficile à décrire tellement elles sont parfaites, une peau satinée, des cheveux qui embaument et des yeux qui invitent à un planage dans les nuages.
Mais on ne baigne pas dans la sensualité, on blitz, aller hop, consomme. On skippe le plaisir pour un lendemain ou l'on regarde le condom qui se trouve au fond d'une poubelle d'osier en se demandant si on a vraiment su en profiter. On ramasse les papiers d'emballage pour les foutres dans un sac vert, on fait la vaisselle en se disant que Noel...Bof, la mise en scène était intéressante mais le résultat, plutot so so.
Et on reprends le beat.

Deuil de la mère...


Je me lève, je vois ma mère à la table, elle ne cuisine pas, elle pleure. Ses larmes tombent sur les deux sacs de vidanges qui reposent à ses pieds.
- Pourquoi tu pleures maman?
- Je m'en vais, je suis pu capable.
- Pars pas maman, je t'aime. Je pleure à mon tour.

Elle ne partira pas cette fois là, ni l'autre après. C'était la valse des sacs vert qui s'engageait.
J'avais 9 ans lorsqu'elle est parti sans me dire au revoir. Ca devait etre plus facile pour elle. Trois années sans l'a voir, sans avoir de ses nouvelles. Elle était aux USA avec un mec pas comique du tout. C'est ma grande soeur qui me l'a dit.

Je jouais dehors avec des amis lorsqu'elle m'est réapparue. J'étais content, trois ans c'est long mais une distance c'était installée en moi. Je ne sais si c'est une insensibilité liée à ma blessure, je ne sais pas. Ca faisait irréel de la voir là sur le trottoir. On devient sauvage un peu avec ce genre de truc.
- Hey les gars, c'est ma mère.

Elle a tenté un retour à la maison mais c'était l'enfer. Chicanes et beuveries.
Elle sortait et revenait ivre. Un soir, tard la nuit, je l'attendais. La voilà, elle doit descendre l'entrée de garage pour entrer par le sous-sol. Je lui ouvre la porte, elle passe tout droit pour s'écraser dans les marches. Elle pleure des larmes éthyliques et marmonne des trucs incompréhensibles en bavant son alccol, un peu comme je faisais des bulles avec ma salive lorsque j'étais enfant. Mais elle ne semblait pas s'amuser. Je l'aide à monter l'escalier pour l'amener à sa chambre.

Son séjour fut relativement bref. Le dernier soir, mon père pointait un fusil sur elle.
- Vas-y tire mon osti, disait-elle le dos au mur piégée comme une rate.
- Non, tire pas papa, non.

Il n'a pas tiré, à mon réveil, elle n'était plus là et n'est jamais revenu.

Des années d'alcool, de pauvreté, des relations amoureuses avec des hommes minables l'ont usée. Son mode de vie nous usait aussi.

Son décès ne m'a pas affecté, le détachement était déjà fait, le deuil était déjà amorcé.
Il s'est fait petit à petit, à force de lui demander de redevenir mère sans qu'elle y arrive , j'ai fini par y renoncer.

Elle a vécu une vie tellement dure qu'elle a du se détacher d'elle pour survivre. En se détachant ainsi d'elle-meme, elle ne pouvait s'attacher sainement à d'autres, meme pas à ses enfants.

Je ne sais pas si le salaud, lorsqu'il abusait d'elle, savait qu'en se comportant ainsi, il scrappait non seulement la vie de cet enfant mais aussi celle des enfants qu'elle aurait plus tard? Méchant grand-père.

J'ai quand meme réussi à lui témoigner de la tendresse, à la prendre dans mes bras pour lui dire je t'aime. Mais je ne serrais pas une mère, j'enlacais une personne fragile en besoin d'amour. Le deuil de ma mère me permettait cet élan de générosité envers elle. En fait je serrais dans mes bras cette petite fille qui n'avait pas eu beaucoup de témoignage d'amour.

Ainsi se termine mon marathon au sujet de ma mère. J'en ai parlé très peu dans ma vie, le fait d'etre un gars, un père m'orientait davantage sur ma relation au père. Faut dire aussi qu'il fut beaucoup plus présent. Les familles monoparentales ayant un homme comme chef de famille était plutot rare à la fin des années 60. C'est ca qui est ca, je poursuis mes reflexions...

lundi 22 décembre 2008

Réunion...

Assis au pied de son lit, je vois mon père se mettre de l'eau bénite sur la tete. Je m'efface, je le laisse à ses croyances. Je me dis que la vie n'est pas un jeu et que lorsque tu es dans la merde, ben tu es dans la merde. L'eau bénite pour une tumeur au cerveau, ca vaut ce que ca vaut.

Il sort de sa chambre et nous dit, j'aimerais que votre mère repose avec moi.

J'ouvre le coffre de la voiture pour prendre l'urne de mon père, ma soeur prend celle de ma mère. La soeur de mon père nous accompagne.
À genou devant le trou, je dépose celle de mon père et ensuite celle de ma mère.

Une prière et voilà, Marilyn ne se retrouve pas dans une fosse commune, sa vie aura eu un sens, une reconnaissance disons.
Nous lui avions fait une place chez Urgel, juste devant le parc Lafontaine, mais quelques années plus tard, le salon fermait. Tout est bien qui fini bien.

Il y a 4 places, je vais les rejoindre, ma soeur aussi. Je me demande si on ne pourrait pas se tasser pour faire une place à ma fille? Si elle a des enfants, un mari ou des maris, ca risque d'etre serré, non? Faudrait que je m'en occupe.

Salut maman. J'aimerais dire que je m'ennuie mais c'est pas vraiment vrai. Je m'ennuie plutot de la mère que j'aurais aimé avoir. Mais tu sais , ce n'est pas un reproche, je m'ennuie aussi de celui que j'aurais aimé etre.

Le salaud...


Son père était épicier d'un coin de rue. Une fois ses cours de coiffure terminés, elle y travaillait. Ils habitaient juste au dessus, ils étaient 14. L'enfant roi n'existait pas encore, les ados non plus d'ailleurs.
Elle avait ses cours, elle avait le travail à l'épicerie et elle avait aussi...

Deux minutes de retard lui valait un enfermement d'un mois. Ca gache un été ca, non?
Seule dans sa chambre, elle ne pouvait voir personne. Les seules visites qu'elle recevait étaient celles de son père qui venait, on peut le dire simplement comme ca.
Il l'a gardait captive pour assouvir ses besoins. Il l'a frappait aussi.
Elle a passé sa jeunesse enfermé dans sa chambre , battue et violée par son père. Est ce qu'on peut dire un père?
Ce genre de truc est délirant, vraiment, tellement, que je me demande si ma soeur ne pourrait avoir comme père, notre grand père? Ca expliquerait nos différences physique et la violence de leur relation.

C'est une histoire tellement sombre que tenter de regarder ce que la lumière révèle donne le gout de tout laisser dans l'ombre. En tentant d'y voir plus clair, je m'y perd.
C'est fou, tellement fou que je comprends maintenant le désarroi de ma mère.

Un bas de laine...



Le téléphone sonne, c'était ma soeur.
- J'arrive dans 15 minutes. - ok.
Je ne sais trop pourquoi mais elle voulait y faire un retour.
Je dis un retour parce que le jour précédant, on ouvrait la porte de son logement, anxieux, par peur des odeurs. Ma mère avait été trouvé morte.
Pour l'odeur, ca allait mais c'était le bordel là-dedans. Nous ne sommes pas resté longtemps.

Le lendemain, ma soeur y est retourné, je ne saisissais pas ses motivations à le faire, mais bon elle est vaccinée comme on dit.

La porte résonne, c'est ma soeur. Elle me montre un bas de laine, oui vraiment, un bas de laine gris, dedans? 16 billets de 100$. 1 600$. Putain, comment a-t-elle pu économiser ca sur le BS?
Ma soeur pleure, moi aussi. Quelle connerie, pour qu'elle raison a-t-elle économisé cet argent sans avoir le temps de le dépenser?
C'était notre legs. On a vidé son appartement, payé le du au proprio et il en était fini de notre mère.

Quitter un enfer pour un autre...



Un jour d'été 1950, elle marche au Parc Lafontaine, près du chalet, elle voit un homme, plutot joli, cheveux noir, un corps tout musclé. Rien avoir avec les muscles d'aujourd'hui, ceux là ne s'étaient pas fait dans un gym, gonflés par une substance chimique quelconque. Ils se sont fait en cordant du bois dans une cours à bois. Ce n'était pas du toc, on ne parle pas de poulet aux hormones là, mais de muscles qui témoignent d'un travail suant. Il n'y avait dans ces muscles aucune prétention, aucun désir de se conformer à un modèle , à une image. Ils étaient là comme effet secondaire d'un dur labeur.

Chacun, avec leurs carences respectives se sont rapidement soudés. Utilitairement peut-etre, ma soeur s'est retrouvée dans le ventre de cette Marilyn version Plateau.
16 ans, enceinte, pas mariée. Infernal pourrait-on penser. Mais non, le paradis plutot, une belle opportunité pour se sortir d'un enfer dans lequel elle baigne déjà depuis trop longtemps.

Les parents sont sous le choc. Le salaud parce qu'il perd sa chose, disons le comme ca, la famille de mon père, parce que la malédiction se continue. Ils hésitent tous car leur relation est ponctuée de jalousie et de violence.
Mais bon, elle est enceinte, il le faut bien.
Il y aura union infernal devant Dieu...

Embryon de mère...


Assis, le menton appuyé sur mes bras croisés qui reposent sur la table de la cuisine, je l'a regarde faire. Il y a deux petites bouteilles brunes, à coté, un papier, un batistaire, le mien. J'observe naivement, sans savoir, sans meme vouloir savoir. Un peu comme lorsque je disais à ma fille, allez Pipou on sort, elle me donnait la main et suivait sans demander ou on allait. C'est fou la confiance d'un enfant.

Je l'a regarde tremper le petit pinceau dans la première bouteille et badigeonner le 1 sur le papier, elle répète l'opération avec la deuxième bouteille et le 1 disparait, ainsi il est possible d'y mettre un zéro.
Et voilà, je disparais un an plus tot de la maison pour me rendre à l'école, en première. Il n'y avait pas de maternelle, ni de service de garde.

Elle voulait aller travailler. C'était l'époque ou les femmes s'émancipaient. Pas juste les femmes,
fin des années 60, tout basculait pour laisser place à un nouveau monde.

C'est le star systeme américain qui a happé ma mère.
À Hollywood, il y avait Norma Jeane alias Marilyn Monroe , une blonde platine aux seins volumineux.
À Montréal c'était Lise alias Gilberte, cheveux blond platine, seins silliconés, nez refait. Comme les stars de l'époque, elle vivait un verre d'alcool à la main. Ca c'était la troisième bouteille.

Elle était mère, c'est clair, elle avait deux enfants mais elle ne l'était pas vraiment. Comment aurait-elle pu l'etre? Comment etre mère lorsque l'on est encore un enfant?
Elle s'est mariée à 16 ans pour légitimer le fait de porter un embryon qui deviendra ma soeur.

Un lundi matin de septembre, je quitte la maison pour l'école, elle pour s'installer sur une chaine de production de produit de beauté.

dimanche 21 décembre 2008

Les cadeaux...

Le téléphone sonne.
- Salut Pipou, c'est ma fille, elle est chez sa mère.
- Je reviens demain, comme ma mère quitte pour une semaine, je vais en profiter pour rester seule chez elle, ca te va?
- Bien sur.
- T'es sur que ca te dérange pas?
- Si c'était le cas je te le dirais.
Pis, as tu fait tes achats hier?
- Oui. J'ai parlé à Nathalie hier ( c'est sa tante et aussi ma soeur), elle m'a donné des suggestions mais j'avais déjà acheté son cadeau.
- Ha oui c'est quoi?
- Un poncho en polar.
- Ha ok.
- Tu penses qu'elle va aimer?
- Aucune idée, tu as gardé la facture, c'est important de garder les factures.
- oui, et elle commence à pleurer.
- Qu'est ce qui se passe Pipou?
- Ben là, je veux faire des beaux cadeaux cette année.
- Ben c'est pas necessaire, garde ton argent pour toi.
- C'est important, dit-elle en continuant à pleurer.
- Hé ben, j'ai interet à me montrer content lorsque je vais déballer le cadeau que tu vas m'offrir.
- Faut que je te laisse, ma mère a besoin du téléphone.

Je pense que j'ai pas l'esprit à Noel cette année. Je vois tout ce monde s'activer comme des fourmis et je ne saisi pas cette effervescence qui me semble d'un ridicule sans nom.

En tout cas méchante conversation avec ma fille, je reprendrai ca demain en espérant mieux.

Solstice d'hiver...

Aujourd'hui, le jour le plus court, la nuit la plus longue.
Le début de l'hiver?
Le début de la fin de l'hiver plutot.
Dès demain, le temps d'ensoleillement sera plus long à chaque jour.
N'est- ce pas merveilleux cette fin de l'hiver qui s'amorce pour nous conduire à l'équinoxe d'un nouveau printemps?

Les croutes...

- Mange tes croutes.
- J'aime pas ca.
- Si tu veux grandir tu dois manger tes croutes.
- Ouais, ouais, tu me prends pour un imbécile, je grandirai de toute facon.
- Bien alors les croutes ca rend intelligent.
- Ha ouin, bien je le suis déjà.
- Alors tu auras pas de dessert.
- C'est quoi le dessert?
- Ben ca sera des croutes chaudes avec du sucre.
- J'ai pu faim.

Personnellement j'en ai rien a foutre des croutes.
C'est seulement devant l'incertitude d'un prochain repas et devant la rareté du pain que l'intéret pour les croutes augmente.

samedi 20 décembre 2008

Pinball machine...


Chroniques d'un gars est tout récent. Je n'ai pas de direction, ca part dans tout les sens. J'avance sans savoir ou je vais.
Je ne choisis pas la direction, je l'a vois après.
Je me sens comme une bille dans une machine à boule.
J'espère ne pas tilter.

C'est pas moi, c'est l'autre...


- Cé une folle j'te dis. Elle m'harcèle au bureau, le patron doit lui dire de pu appeler. Elle a pas d'allure. Veux tu ben me dire à quoi j'ai pensé de faire un enfant avec elle. Elle me menace tout le temps que je verrai pu ma fille. J'suis pogné à vie.

Et mon psy de répondre:
- Qu'est ce que tu fais qui contribue à cette dynamique?
- J'ai rien à voir là-dedans, c't'une folle. Elle s'engueule avec les chauffeurs d'autobus, les voisins. Hey, elle a meme mordu le doigt d'une bibliothécaire, tsé, faut le faire, non?

Je me dis que ce psy là est dans le champ et comprends vraiment rien. Tu parles d'une question à poser. J'en reviens pas qu'il laisse sous-entendre que j'aurais un role à jouer dans cette dynamique de fou qui m'est imposée par Madame.

Je quitte son bureau en colère, frustré par son incompréhension. Il ne comprend rien à ma souffrance, ni à l'enfer dans lequel elle me plonge jour après jour. Elle me tue petit à petit et je suis seul au monde avec mes blessures qui m'ébranlent au plus profond de mon etre.

Elle, par contre, Madame, a tout ce qu'il faut comme appuies dans sa correctitude. Elle me dit souvent...
- Tout le monde dit que t'as pas d'allure.

Tout le monde calisse, je suis mal pris en maudit. L'Amérique du Nord, celle du Sud, l'Europe, l'Asie, les Afriques, l'Océanie et meme les extra-terrestres confirmeraient tous que Madame a raison.
- Qui ca tout le monde?, elle ne répond jamais. Tellement évident j'imagine qu'elle ne ressent peut-etre pas le besoin de justifier cette affirmation.

Au cours de la semaine qui a suivi, la question ridicule du psy occupait mon cerveau. Il y a un dicton qui dit It take two to tango, un truc du genre. J'ai fini par accepter de me demander comment je pouvais participer à cette escalade.
À mon grand étonnement j'ai pu identifier des choses venant de moi qui pouvaient attiser le feu.
Je ne dis pas que je suis responsable de tout, la mère de ma fille à sa personnalité (plutot explosive, la mienne implosive), mais j 'ai vu que ma facon d'interagir avec elle qui pouvait avoir pour effet de contribuer à l'escalade des tensions.
Il m'est apparu clairement que j'attaquais aussi. Rationnellement je me disais, bien non mon gars tu n'attaques pas, tu te défends, mais ca? je n'ai jamais entendu quelqu'un dire j'attaque sans raison, par simple méchanceté. Toutes les personnes que j'ai connues lorsqu'elles attaquent croient fermement qu'elles se défendent d'une agression. Comme si le monde n'était constitué que de victimes.

En poursuivant mes réflexions j'ai pris conscience que meme dans les moments ou je ne suis pas l'instigateur, ma facon de me défendre, contribue à l'escalade.
J'ai réalisé que je suis vulnérable dans la mesure ou j'arrive difficilement à m'affirmer efficacement. Sans etre, à priori, une provocation comme telle je contribue ainsi à faire en sorte que la dynamique perdure et se détériore. Décidemment je n'arrive plus à me voir comme une simple victime innocente d'un autre, cruel. Font chier les psy.
Suite à ces réflexions, je ne pouvais plus envisager l'affaire sous le seul angle de c'est pas moi c'est elle.

Il y avait aussi beaucoup de moi dans cet enfer qu'était ma vie de parent.


Après 17 ans, je pourrais dire objectivement que la mère de ma fille a fait un bout d'introspection sur l'affaire, bien que je reste pour elle celui qui n'a pas d'allure, celui qui a légué les traits de caractères qu'elle n'aime pas chez sa fille. Mais j'aurais eu un père comme le sien et je ferais peut etre pareil. En tout cas, je peux vivre avec ces reproches là.

Je n'embarque plus beaucoup, parfois ca désamorce, parfois pas, mais ca ne me blesse plus autant, j'en suis moins affecté. Ce n'est pas de l'indifférence c'est plutot que j'arrive à m'affirmer un peu mieux et j'arrive à mieux me protéger. Je pourrais dire que l'enfer est terminé pour moi depuis 4-5 ans environ. Quelques brulures aux mollets parfois mais en surface seulement, rien à voir avec ces brulures au troisième degré sur 80% de la surface de mon corps.

C'est un long processus, très long. Lorsqu'on baigne dedans, on a parfois l'impression que l'on en sortira pas vivant. L'espoir disparait laissant la place au désespoir.
Dans mon cas la douleur fut particulièrement forte car j'avais connu l'enfer dans ma famille d'origine alors j'avais fondé beaucoup d'espoir pour ma famille à moi. L'impact de l'échec fut dévastateur. Mais avec le temps, avec le temps tout...

Je n'ai qu'un conseil pour un parent qui a un enfant avec un ex...
Ne laissez pas la colère vous dicter l'utilisation des mots Monsieur ou Madame, par respect pour l'enfant maintenez père et mère.
Ca peut paraitre un détail, mais l'autre reste le parent de l'enfant, une partie importante de ce qui le constitue, en niant cette partie, c'est inévitablement une partie de l'enfant que l'on nie en meme temps. Je ne suis pas fort sur les conseils mais celui là, j'en suis sur, alors je l'ose.

********

Un de mes défauts, je sais comment provoquer l'autre, ben oui, la confrontation est l'une de mes forces. Ma fille s'essaye avec moi mais je vois venir l'affaire. Je ne sais si j'ai le gout de lui enseigner cet Art par contre?
J'hésite parce qu'au bout de la provocation je finis souvent écrasé parce que je m'attaque souvent aux monstres. Je tente plutot de lui enseigner le judo , ca me semble plus productif. Je ferai un billet là-dessus un jour lorsque je parlerai de ma mère. Ma colère, ma rage et ma peine viennent en partie de là.

mercredi 17 décembre 2008

Un autre...


Finalement je m'arrete pour prendre mon deuxième café de l'an 2008.
Derrière le comptoir une blonde me demande de façon convenue ce que je veux.
- Oui?

Je l'a dit blonde, elle s'efforce de l'etre plutot.
J'ai jamais saisi la popularité de cette couleur, d'abord pour l'apparence naturelle on repassera, ensuite je préfère les noirs ou les brunes. En fait, ma préférence est à la brillance et à la souplesse des cheveux naturels.

- Un petit paradiso noir.
Ai-je dit s'il vous plait? Je ne sais plus. Surement, si personne ne m'énerve je suis d'un naturel poli.
Je ne sais plus parce j'étais distrait par la fille à coté d'elle qui prépare des cafés plus élaborés, ceux qui demandent de chauffer le lait sous pression. Elle est rousse, bien que ce ne soit pas naturel, elle a le teint du visage qui s'harmonise parfaitement à la couleur.
Elle est très jolie, un profil parfait. Dommage qu'elle ne m'ait servi.

Je me rend au petit comptoir pour le lait et autres petits trucs. Je l'a regarde discrètement encore un peu, son autre profil est tout aussi jolie.
Il n'y a que du sucre blanc, je préfère le brun. Voilà un prétexte, pour entendre la sonorité de sa voix.
- Excusez-moi, vous avez du sucre brun?
- zuste izi za coté, son zozotement est rigolo.
- Merci.

Je ne suis pas décu, je ris de ma propension naturelle à idéaliser les gens.
- Monsieur Freud, j'ai une question pour vous concernant ma tendance à idéaliser.
Je me demande si elle ne traduirait pas des carences importantes que je porte en moi et qu'en les projetant ainsi sur ces autres que j'idéalise, je retrouverais un espoir de les voir comblées? Comme si l'intensité de l'intéret ou du désir pour l'autre était proportionnel à l'espoir que cet autre puisse me combler?
Est-ce que votre définition de l'amour pourrait se rapprocher de ca?
- Tu n'as qu'à lire mes livres paresseux, il y a tout là-dedans pour trouver des réponses à tes questions. À toi de t'arranger avec les conséquences d'un mauvais parentage,
me dit-il.
- Fait chier Freud.

Je pose un couvercle sur mon verre, je regarde un peu autour. L'atmosphère est feutré, les gens parlent doucement comme s'il s'agissait de confidences autour d'une table à café. C'est peut etre un peu ca qui remplace l'église d'autre fois.

Je dépose mon verre sur une table, près de la sortie, je me prépare une cigarette en me disant que j'ai bien fait de prendre un café pour apporter parce qu'assis seul à une table, un trop lourd sentiment de solitude m'envahirait.

Je sors avec mon compagnon dans la main gauche et inspire un peu de fumée à l'aide de la droite me coupant ainsi un peu des émotions qui m'envahissent.

mardi 16 décembre 2008

Un paradiso noir svp...


- Pour apporter?

- Oui.

Je m'ennuyais de ces moments d'errance urbaine ou je marchais un café dans la main gauche accompagné d'une cigarette à sa droite.
Me voilà rue Mont-Royal il est 18h00, les gens marchent d'un pas rapide, je ne tiens pas le rythme, trop vite pour moi.
Ca me fait penser à la facon de baiser de mon voisin d'en bas, plutot rapide. Tiens, je m'ennuies aussi de ces moments d'érrance sexuelle.

Je savoure ces retrouvailles après presque trois ans. Il n'a pas changé, toujours aussi bon. Le gout et l'odorat sous-développés, je me risque à long en bouche avec un gout de chocolat noir brulé.

Je ne suis pas si poche finalement, sur le site de Second cup, ils disent..
* Saveurs profondes de chocolat doux-amer, très velouté.
* Corsé.

Ma balade se termine là sans savoir si ca ne sera qu'une aventure d'un soir.

dimanche 14 décembre 2008

Désir d'enfant II...


Désir d'enfant, ca sort d'ou ca?
Je vous raconte, un peu...

Mont-Royal coin Iberville, l'autobus se fait accueillante et m'ouvre toute grande ses portes. J'accepte l'invitation, je poireautais justement à l'arret depuis 15 minutes en attente de ce moment.

Par hasard, ma belle est là. Je m'assoies à sa gauche.
- Salut, ca va?
- Oui, et toi?
- Oui aussi, et je lui dis, tu sais, il n'y a pas urgence, on peut attendre quelques jours.

17 ans plus tard, nous parlions ma fille et moi, des rencontres amoureuses qui mènent à la naissance d'un enfant.
Elle me dit, tu sais ma mère m'a raconté que ce jour là, dans l'autobus, elle se rendait à un rendez-vous pour préparer un avortement.
- Ha oui?

En fait, il ne s'agissait pas d'un délai pour réflexion. Je m'étais dit qu'à 30 ans il était temps de m'engager dans des projets constructifs. Comme j'avais toujours eu ce désir d'enfant, c'était le temps.
Ma belle avait déjà deux enfants, et ils étaient beaux, alors pourquoi pas?
Je devais savoir à l'époque, que ma belle n'était pas la bonne, pour le couple et la vie de famille j'entends, mais pour moi ce n'était pas en lien avec le désir d'enfant.

Je me souviens de la crise que j'ai fait lorsqu'elle m'a appris qu'elle était enceinte, elle avait des raisons de monter dans ce bus pour son rendez-vous.
Pendant des années, j'ai redouté le moment ou ma fille me poserait la question qui tue.
- Est-ce que j'étais désirée?

Faut dire que la mère de mon père, il y a 75 ans, a du quitter son village des les premiers mois de sa grossesse pour plus d'un an, histoire de se cacher et pour entendre le bon moment d'un retour possible, soit une fois mariée et que l'age de l'enfant ne soit pas trop propice au doute de la légitimité de la chose.

C'est curieux, j'ai souvent senti que mon père portait un fardeau mais je ne savais trop quoi, je n'arrivais pas à cerner ce nuage gris qu'il trainait, ni sa jalousie maladive, pas plus que sa misogynie. Ce n'est qu'à sa mort que j'ai pu comprendre, suite à des révélations de ses freres et soeurs, pourquoi ses épaules semblaient si lourdes et pourquoi les miennes et celles de ma soeur en ressentaient aussi le poid. Il était, ma soeur aussi d'ailleurs, un batard.

Maintenant que je connais ce drame qui s'est joué sur deux générations je comprends mieux l'intensité de ma crainte face à la question qui allait m'etre posée un jour ou l'autre.
Je dois remercier un ami psy qui m'a aidé en me suggérant de répondre.
- Désirée oui, planifiée non.
Cette piste a calmé mon inquiétude. Le jour ou la question est venue, j'étais pret.

Je me doute depuis l'age de 9 ans qu'il est mieux d'etre clair avec soi-meme face à son réel désir d'enfant.
Je le sais depuis le jour ou je trainais dans le sous-sol sombre d'un Palais de Justice, il y a maintenant presque 40 ans, à coté de mon père qui m'interdisait de parler à ma mère qui elle, se tenait un peu plus loin, et ou j'attendais avec terreur le moment ou je devais dire au juge avec qui je voulais vivre.

J'ai donc au moins 75 ans d'expérience sur le sujet du désir d'enfant et ca fait au moins 35 ans que j'ai la certitude que les gens mélangent tout.

Dans l'autobus cette fois là je prenais l'engagement d'etre parent de l'enfant à naitre.

Je suis heureux que la Loi en matière de familles place maintenant, de plus en plus, l'interet de l'enfant au centre des décisions et des procédures qui menent à ces décisions.
Il y a encore beaucoup à faire mais c'est quand meme mieux.
Mais le mieux, idéalement, il est dans les efforts de celui qui est parent à suivre son engagement à mettre l'interet de l'enfant en priorité.

C'est un idéal auquel nul n'est tenu.
En conclusion, j'ai du faire très tot le deuil de la famille, la mienne, celle ou je suis né, ainsi que celle que j'aurais aimé créer. Mon père aussi a du faire le deuil de sa famille d'origine, ainsi que celle qu'il aurait aimé créer. En plus, il a du faire le deuil d'une famille qu'il aurait aimé que son fils soit capable de créer. Trois fois non à un idéal.
Pour ma fille? Si elle a un désir d'enfant, mon seul souhait, tient ca sera celui du jour de l'An, c'est qu'elle choisisse un homme qui sera un père adéquat, pour l'amour c'est un autre sujet qui ne me regarde pas.

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J'ai choisi une photo d'un enfant souffrant de trisomie pour surligner que le désir lorsqu'il se concrétise est bien souvent différent des attentes que l'on en avait . Mais ma fille ne souffre pas de trisomie meme si je l'a trouve parfois plutot mongole.

samedi 13 décembre 2008

Féminisme du sein gauche...


J'ai lu ceci sur cyberpresse:
Un groupe de féministes (hommes et femmes) nommés les Tumul-Tueuses avait prévu de faire une action "seins nus" à la piscine pour dénoncer ce qu'ils et elles appellent "le contrôle sexiste, normatif et hétérocentriste pesant sur le corps des femmes" et les inégalités qui amènent à considérer que " se baigner torse-nu est une tenue décente seulement pour les hommes ".

Je trouve ce féminisme francais rafraichissant.

- Facile, opportunisme d'un gars voyeur, diront-ils en lisant ca.

Je leurs répondrai...
- Un peu mais pas seulement.

Il y a dans cette intention à se dénuder les seins, l'affirmation d'un droit d'etre et l'expression d'un bien etre au féminin qui va au delà de l'érotisation et de l'esthétisme normatif qui lui est souvent beaucoup plus pernicieux, dommageable et contraignant.

Le féminisme du sein droit québécois en cachant les mamelons sous des coussinets bien épais traduit une difficulté d'affirmation de son identité.

Ce n'est pas exclusif aux questions de genre, en 2008, le Premier Ministre couillard a décoré un sapin des Fêtes, un petit coussin de protection, au cas ou l'affirmation ...de Noel... ne serait pas tranquille.

L'article complet se trouve là: http://www.rue89.com/rue69/2008/12/11/cachez-ces-seins-que-la-police-ne-saurait-voir-dans-une-piscine

vendredi 12 décembre 2008

Désir d'enfant...


- Tu en veux?
- J'aimerais bien.
Réponse claire en apparence mais allons y voir.

- Qu'est ce que tu aimerais?

- Avoir des enfants.
- Ben, qu'est ce que tu attends?
- Je ne suis pas dans une relation amoureuse stable.
- Et alors, ca n'empeche pas , tu veux etre parent ou tu veux une relation amoureuse stable?
- Je veux une famille.
- Ha ok, je parlais de désir d'enfant, pas de famille.
- Je veux fonder une famille, me répète-t-elle.
- Tu veux avoir des enfants seulement si tu es dans une relation amoureuse stable?
- Oui, c'est ca.
- Mais pourquoi tu mèles les deux?
- Méler quoi?
- Ben méler relation de couple et désir d'enfant.
- Qu'est ce que tu racontes... je veux pas etre monoparentale.
- Ben tu seras pas monoparentale, ton enfant aura deux parents, ca peut pas faire autrement, ce truc là est toujours stéréoparental, non?
- Ben si je me retrouve seule à m'occuper de l'enfant je serai monoparentale, t'es con ou quoi?
- Mais pourquoi tu te retrouverais seule à t'occuper d'un enfant si vous avez pris ensemble la décision de vous investir tout les deux auprès d'un enfant?
- Ben si il se désiste?
- Ben si il se désiste c'est qu'il ne voulait peut etre pas tant que ca etre père, pis tu auras fait une erreur de jugement, non?
- T'es ben fucké toi.
- Merci, mais je pense pas, je pense plutot que c'est en mélangeant les relations amoureuses et le désir d'etre parent qu'on fuck toute. En voulant les deux ensembles, quand l'un ne marche plus, l'autre prends le bord en meme temps.
- Ben là!
- Ben oui, c'est parce qu'on mélange les deux qu'un mauvais amoureux devient un mauvais parent. Si tu veux avoir un bon amoureux choisis selon les bons critères, pis si tu veux avoir un enfant avec un gars utilise d'autres critères pour prendre ta décision, non?
Pis au pire, si tu perds l'amour de ton partenaire ca n'en fait pas un mauvais parent pour autant.


C'est sur qu'idéalement pour un enfant, voir ses parents amoureux l'un de l'autre c'est un plus mais la fin d'une relation amoureuse ca s'explique et quand ca compromet pas la relation parentale ca fait moins de dégats.

C'est quand les déceptions amoureuses débordent du couple et s'immiscent dans la sphère parentale que ca devient heavy pour l'enfant.

C'est l'inconvénient lorsqu'on ne fait pas la différence entre désir amoureux et désir d'enfant.

- On change tu de sujet? As-tu commencé tes achats de Noel?
- Non je boycotte No hell...
- (maudit qu'il est chiant) Ok, je dois y aller @++
- Ok, @++

mercredi 10 décembre 2008

No hell...


Sapins et lumières installés, quelques conserves, quelques sous pour la guignolée et il y aura No Hell à Noel.

Faut quand meme se taper les lumières et les sapins de tous ceux qui étalent leur joie sans oublier les bons voeux, les films quétaines et toutes ces idioties. Vaut mieux bien courir les bas prix, un employé d'un Walmart est mort piétiné par des chasseurs d'aubaine plus rapide que lui.

Comme si manger le 24 ou le 25 décembre importait plus que de se nourrir le 14 aout, comme si les cellules de notre corps faisaient la différence . Bien, il y a la bonne conscience, en se donnant l'illusion de prendre soin de l'autre on peut dégueuler ses abus en paix, la tete dans le bol avec l'impression qu'il s'agit d'un auréole.

Me taper cet altruisme ponctuel et hypocrite pendant un mois me déprime. J'ai hate au 2 janvier, on aura dit bye bye à 2008, sabler le champagne pour que par magie 2009 change l'humanité et ca sera déjà de l'histoire ancienne. On aura fait nos voeux pour dormir en paix et le deux on dira circulez y a rien à voir...

- ha mon dieu, j'ai pris quelques livres et j'ai topé ma carte.
- Ben dis donc c'est l'enfer ca!

No hell during Noel, but god is an american and america is good.
Si Noel au lieu d'etre divin n'était qu'une occasion de démontrer notre adhésion à un système social organisé, un genre de conformisme et de soumission ou la fete ne servait qu'à démontrer que tout est bien ainsi et que le roi à fait une bonne job, si c'était ca No Hell, une période prescrite ou l'on doit soulager les effets des abus d'un roi en se soumettant et en se montrant heureux?

Si c'était l'équivalent du taux de participation à une élection ou l'électeur en participant, peu importe son choix, démontre qu'il adhère au système?


mardi 9 décembre 2008

Party remise...


Lorsque ma fille se couche le soir, un de mes grands plaisirs est de m'installer au pied de son lit, en transversal, la tete sur un oreiller qui repose sur le mur.
Pas besoin d'hypnose mon cher Freud, elle raconte beaucoup.
C'est le temps de la récolte facile, les confidences sont alors comme des fraises bien mures qui viendraient se déposer elles memes dans le panier.
Alors on parle quelques minutes de ses soucis et ensuite on se dit bonne nuit.

- Écoute, dit-elle, elle invitait des gens à son party en ma présence sans m'inviter et en faisant ca, elle n'arrivait meme pas à soutenir mon regard.
- Ha oui, qu'est ce que tu as fait?
- Je l'ai confrontée et elle a tout nié.

Je lui donnerais un coup de poing sur le nez mais un coup de poing ca peut tuer si l'os lui rentre de le cerveau.

- Ben si elle est blonde, il n'y a pas de danger.
Mais pourquoi sur le nez?
Ce n'est pas de son nez dont il est question. Il s'agit plutot de sa bouche, non? Pourquoi pas un coup dans les dents?

- Ben à la fin de l'année, me dit-elle, pour l'après bal des finissants, je vais louer un chalet et j'inviterai le gens devant elle sans l'inviter.

- Ok, on est en décembre.
Je me tais un moment le temps de calculer, décembre, janvier, février, mars, avril, mai, juin.
Sept mois à nourrir un projet de vengence dans ton corps. Ca va lui faire plaisir d'apprendre ca, elle aura gagné, non?

lundi 8 décembre 2008

Vraiment....


Il est parfois illusoire de croire qu'il y a dans le vrai d'un moment quelque chose de permanent.
Le je t'aime que l'on ressent vrai à l'instant n'est pas garant de ce que l'on éprouvera dans un ailleurs plus lointain.

Le sentiment d'avoir été trahi par un présent qui ne concorde plus à un moment passé n'est pas nécessairement une trahison, c'est peut etre l'émotion qui choque par sa mouvance.
(propos inspiré par Miss Klektik)

samedi 6 décembre 2008

Devinez le vainqueur...


Ce soir Jean Pascal, un boxeur québécois d'origine Haitienne se bat pour un titre de champion.
Qui va gagner? Aucune idée, si quelqu'un le savait l'affrontement serait inutile, non?

Il gagne et le Québec est fier, la communauté haitienne aussi. On a un champion ici, on est par procuration champion.

Les médias ont moussé l'évènement, ca semblerait possible. Il s'est entrainé fort, il n'est pas aussi baveux qu'il le laisse voir et l'autre aurait de la peur dans ses yeux. Avantage Pascal semble-t-il selon les journalistes du Québec, bravo!

Personnellement, je ne sais pas, je ne connais pas la boxe et je ne connais pas l'autre non plus.

Pour moi la boxe c'est comme l'amour, il y a deux choses qui importent, le corps et la chimie du couple.

Pour le corps, je le regarde lorsque les deux montent dans le ring, je compare et je choisis celui qui me semble le mieux préparé et ce meme avant le début du combat. J'aime bien celui de Pascal.

Ensuite il y a la chimie du mélange des deux corps, ca c'est imprévisible., elle peut favoriser un ou l'autre. C'est la magie de la rencontre.

Pourquoi tenter de prédire, il suffit de se laisser aller au plaisir d'assister au combat.

Je prédis donc qu'il y aura un combat dont j'ai aucune idée du déroulement.

jeudi 4 décembre 2008

Suis-je misogyne?


Je me revois enfant stupéfait devant la haine de mon père envers les femmes. Ca me blessait, me dépassait surtout, j'assistais à l'expression d'une colère qui n'avait aucun encrage en moi. Je voulais qu'il taise sa colère, j'haissais en etre témoin. L'expression de son mépris ne faisait qu'attiser le mien pour lui. En méprisant les femmes, donc ma mère, c'est une partie de moi qu'il méprisait, son mépris me faisait mal, faisait mal à mon père et à ma mère. Le mépris détruit.
Je m'étonne aujourd'hui à me poser la question suis-je misogyne surtout que je ne suis pas sur de la réponse.

Me voilà aujourd'hui à croire que les femmes au Québec ont une facon de dire le féminin qui me semble vindicative. Qui aurait dit que j'en arriverais un jour à diviser le monde en homme et femme? Pas moi, et pourtant, j'en suis là.

Je vois un genre de matriarcat (femme comme garante du bien etre de la famille) qui perdure dans le temps auquel les femmes adhèrent par défaut, par déception ou par désillusion mais sans vraiment renoncer à certaines attentes décues qui teintent le tout d'une certaine aigreur qui est manifeste dans les relations homme-femme ou père-mère, et au final, dans les liens familiaux.

Le titre d'une émission...La fausse aux lionnes, sur SRC, en est une bonne illustration. La fausse aux lions me ramène au temps des gladiateurs, à cette barbarie masculine. Défi que le féminin semble vouloir relever, dans un effort d'égalité? Je ne crois pas. Le terme qui me vient serait plutot dans un esprit de rivalité. Pour la complémentarité, on repassera dans quelques décennies.
Il y a l'homme de Cromagnon et il semble y avoir aussi la femme de Cromagnon.

Le lieu de confrontation, l'arène sablée, semble maintenant le couple et la famille.

L'homme et la femme ont chacun leur facon de mener le combat, l'un contre l'autre plutot que l'un avec l'autre. Dans cette confrontation, dans cette fausse, le sacrifié est le plus souvent l'enfant. Pendant que mère et père se confrontent, le lion bouffe l'enfant ni un ni l'autre peut en etre fier, pathétisme qui se conjuge au pluriel et qui est sans genre.

Dans cette escalade qui me semble digne d'un ère pré-historique nait deux mondes, le masculin et le féminin.

Il y a dans le discours féminin au Québec quelque chose d'intriguant.

Il y a dans la facon de dire au féminin une certaine fermeture dans la mesure ou il s'agit d'une affirmation de soi qui repose sur un mode défensif.

Je pense aux chroniques trash d'une mère indigne. Il n' y a d'indigne, dans ces chroniques qu'une dénonciation des jugements extérieurs que l'on posent sur les mères. Il ne s'agit aucunement d'un aveu d'inadéquacité. Le but est de se conforter dans l'adéquacité des mères en dénoncant la sévérité du jugement qu'elles subissent. Elles sont nombreuses à se réconforter afin d'anoblir leur role de mère .

Il y a dans cette facon de dire au féminin, en affirmant son contraire, quelque chose qui me confonds.

L'expression du féminin contemporain québécois me désole un peu. Dans ses efforts de redéfinition les femmes québécoises varlopent large et manque de nuance.

Comme l'hypersexualisation dit-on de nos filles que l'on tente de tuer dans l'oeuf, ce faisant on castre nos filles dans leur processus d'identification sexuelle, comme on le fait avec les gars.

Pourquoi niveler, la complémentarité n'est-elle pas dans l'affirmation saine des différences? Pourquoi vouloir désexualiser?

Personnellement je crois que les pistes de solution sont dans la confrontation, l'antagonisation ne fait que polariser les conflits. Et surtout dans une affirmation tranquille, s'affirmer par son contraire ne doit pas mener à grand chose.

Pour ces raisons j'ai invité mère indigne à engager une discussion sur ces sujets, on verra bien. Pour ma part je crois que ca risque d'etre enrichissant. Mais je doute qu'elle accepte, la formulation du blog en mère indigne est en soi une formulation qui fait référence à une fermeture plutot qu'à une ouverture. Comme on dit les dés sont déjà jetés. Les possibilités me semblent se retrouver chez les plus jeunes, c'est mon espoir d'une réinvention des relations amoureuses et familiales, c'est ma confiance.

En terminant, si je fonctionne en mode féminin québécois contemporain , je m'attends comme réponse à la question suis-je misogyne...ben non pas du tout...

lundi 1 décembre 2008

Et si c'était vrai...


Je me sens mal depuis deux jours, les virus de la grippe qui sont en moi se portent bien , trop bien, mieux que moi. Festif, ils se multiplient allègrement.
Le sommeil est long et bon, le réveil, désagréable.

J'ai parlé de mon état à quelques personnes pour entendre...Ha! une grippe d'homme.

Lieu commun agacant qui ne rend pas justice au concept de bénéfices secondaires de la maladie, Freud doit se retourner dans sa tombe lorsqu'il entend ca.

C'est de transformer des symptomes en de simples caprices ou en une régression psychologique propre à un genre.

Mais si c'était vrai, si le masculin par son Y était, par nature ou par biologie, était plus vulnérable aux méfaits de la grippe?
Si il s'agissait d'une méprise plutot que de mépris?