jeudi 25 juin 2009

Le mendiant et le skidzo...

La ville, là maintenant, est belle après une pluie. Elle me fait penser à Nathalie, chaude et humide.
Je retourne chez moi après 4 heures de quete, la poche gauche emplit de cet argent qui ne suffit pas. Pendant le kilomètre que je marche, n'ayant pas le luxe du transport en commun, je tente de l'amortir doucement et sans aucune attente.

Je ne demande jamais à des gens avec des enfants, je ne voudrais pas qu'ils investissent en moi. Je préfère qu'ils gardent leurs cents pour eux. Mais celle-là, cette femme, était jolie et sa fille quand meme assez vieille, 11 ans peut etre. Comme j'aime parler aux belles femmes, je lui ai demandé par plaisir.
Moi - Bonjour madame, vous auriez un peu de monnaie? Mais mes poches étaient pleines de rien, je n'attendais que le plaisir d'entendre sa voix .
Elle - Je ne donne jamais d'argent, mais je vais à l'épicerie au coin, je peux vous offrir quelque chose?
Moi - Heu?
Elle - Un sandwich peut etre?
Moi - Ok.
Elle - Viens!

Sa fille me l'a tendu à sa sortie de l'épicerie, moi en attendant je m'étais queté quelques cigarettes. On s'est salué.

Sur le banc de bus, juste à coté, Alain était là. Alors sandwich en poche je vais le retrouver.
Moi - Salut Alain, comment tu vas? Il est beau aujourd'hui. Illuminé par un chandail blanc. Je me dis que j'aimerais bien avoir sa lumière. Moi mes poches sont pleine de presque rien mais mon ame est vide.

Il est comme moi, il raconte des aneries. Il dit trop boire de boissons gazeuses. Il disait investir plus de 100$ par mois là-dedans et qu'il devrait arreter. Je ne comprends pas ca, je n'en bois pas, le sucre et l'eau gazeuse me semble facilement dispensable, l'eau c'est très bien.

Mais le sujet m'importe peu. Je le regarde, cet homme près de la soixantaine qui après quarante années de service public est perdu, un peu. Pourtant, il a fréquenté des professionnels, des psychiatres, des intervenants portant toutes sortes de titre et l'intensité de sa skidzo régresse avec l'age, c'est comme les anti-sociaux, le temps arrange les choses.
Mais je me retrouve là à lui enseigner des trucs simples de la vie en revenant d'une quete.
C'est pour ca qu'il m'aime bien je crois, je prends le temps de mettre des mots, un sens à ce qu'il me raconte.
C'est débile, c'est fou, le skidzo et le mendiant sur un banc. Imaginez-nous?

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