jeudi 30 avril 2009

Le mal imaginaire...

C'est le mal dont souffre mon ami. Ce n'est pas dans le DSM. Il ne lui reste que quelques pages sur les centaines qu'il a écrite sur cette théorie du mal imaginaire. Il aimerait que je les lise.
Ca me fera plaisir.

J'ai rencontré une femme très souffrante aujourd'hui.
Moi - Vous me regardez d'une drole de facon.
Elle - Ha oui!
Moi - Pourquoi?
Elle - Parce que je souffre de schizophrénie. Elle était avec une amie.
L'amie - Je vous trouve indiscret.
Moi - Pourquoi parce que j'ai relevé son drole de regard?
L'amie - Non pour avoir poursuivi.
Elle - Non ca va, je sentais que je pouvais vous lui dire.

J'ai tendance à trop rire de la vie parfois, à ne pas l'a prendre assez au sérieux et ca me ramène parfois des pieds au cul bien mérités.

Une fois son amie partie, on se retrouve un à coté de l'autre.
Moi - On prend un café?
Elle - Je suis mariée.
Moi - Et alors, je ne vous cruise pas, jaser seulement.
Elle - Ok, mais je bois pas de café.
Moi - Moi non plus. On rigole un brin. Alors jasons ici 5 minutes. Comment ca va?
Elle me raconte qu'elle en est à sa sixième crise et qu'elle trouve celle-la difficile. Très difficile, elle désespère d'un mieux etre. Ses yeux se mouillent.
J'ai devant moi une femme très belle, très intelligente et plein de talents mais complètement assommée par sa médication. Je ne sais son origine, elle a la peau foncée, des yeux bruns, des lèvres très belles asséchées par des effets secondaires, des yeux qui fixent on ne sait quoi, immobiles. Une lenteur de parole qui ne rend pas justice à son intelligence. Une difficulté de déglutition visible Elle n'arrive plus à faire. Elle me montre sa carte, il y a une peinture qu'elle a faite. C'est magnifique mais elle n'arrive plus à peindre, ca l'attriste.
Je suis devant une etre en souffrance biologique très forte, je ressens son impuissance et sa souffrance aigue qui habite chacune des cellules de son corps. Quelques minutes plutot je l'avais abordée en fanfaron sans respect pour ce drame qui je jouais en elle. Son amie avait bien raison, je manquais de délicatesse.

Moi qui me crois un etre empathique, parfois je me désespère, trop cowboy.
L'humilité devant la souffrance d'un autre, l'impuissance aussi.
Cette femme m'a renvoyé à ma propre souffrance, à mes limites et à mes fausses prétentions. Je ne fanfaronne plus aujourd'hui.

J'étais out track totalement.

mercredi 29 avril 2009

Trouble d'identité...


Année 90, je traine avec mon chum Denis Au Cheval Blanc, une des premières micro brasseries. Il y a un bidule de fermentation en inox dans la pièce qui elle, est généreuse en profondeur et pauvre en largueur. On se tenait tout au fond, on parlait, on fumait, on buvait. À l'époque, on fumait sur place. Au sous sol, la bière fermentait dans d'autres cuves.
Il m'est arrivée à quelques reprises de me faire aborder par des groupies de Jean Leloup, toutes excitées de le rencontrer. J'aurais aimé l'etre mais je devais dire que je ne l'étais pas. Elles s'en retournaient décues et moi flatté, bien que j'aurais aimé l'etre, donc un peu décu aussi. Ce Ha c'est pas toi! Ouin, c'est juste moi. Truc à la con quoi.

Mais depuis, j'ai vieillit, et je ne suis pas un bon vin qui vieillit bien.
Aujourd'hui, sur Saint-Laurent, j'entends derrière moi quelqu'un qui m'interpelle en m'appelant Jean. Je n'avais pas saisi mais je me suis retourné quand meme. C'était une femme avec son chien. Elle s'excuse, elle croyait que j'étais Jean Leloup. C'est l'une ses amies, probablement plus une de ses groupies. On marche ensemble un bout.
Elle me dit qu'elle m'a vu l'autre fois et qu'elle a pensé pour un moment que j'étais lui. On parle de Jean, de son talent, de son génie, de sa drolerie, de sa maniaco-dépression et de notre tristesse de voir les gens s'en amuser comme de gros cons sans sensibilité qui sont prets à tout pour amuser la galerie.

On se quitte et ca me fait un velour. Je croyais tellement avoir mal vieillit que j'en avais fait le deuil de cette ressemblance. Mais faut dire que lui aussi vieillit mal, la semaine passée à Tout le monde en parle, j'étais inquiet pour lui, je ne rigolais pas à le voir aller et j'étais outrè (clin d'oeil à Loft Story) de voir les gens en rire. Cheap. Pourquoi je ne rigole pas dans ce temps là et que je peine à la place devant ces gens qui rigolent de la souffrance d'un autre, pourquoi?
Sa théorie est qu'il maigrit lorsqu'il va bien. Ben non, j'y crois pas. Les chances sont grandes qu'il soit dans une phase dépressive.

Je suis un caméléon aujourd,hui, dans la meme journée on me prends pour un pédophile et ensuite pour Jean Leloup.

Une seule personne m'a appelé Michel aujourd'hui, le monteur à couette rue Laurier, il s'appele Gaétan.

Soupconné de pédophilie...


Je traverse la rue coin Saint-Laurent et Saint-Joseph, de l'autre coté, se tient un brigadier scolaire. Putain qu'est ce qu'il fait là? je ne vois jamais d'enfants dans le coin.
Moi - Bonjour, y as tu des écoles dans le coin?
Le birgadier - Ben oui, il y en a deux là-bas.
Moi - Ha bon! Bonne journée.

Je vais m'assoeir sur les marches du perron de l'église pour fumer une clope. Je vois le brigadier dans le parc avec son cell. Je me dis putain, les brigadiers aussi ont des cell, décidément. Enfin, anodin comme réflexion, je passe à autre chose, une auto-patrouille aussi. Elle s'arrete devant moi, deux femmes policières sortent en mettant leurs gants.
La policière - Bonjour, avez-vous des cartes d'identité?
Moi - Oui, qu'est ce que j'ai fait?
La policière - Le brigadier nous a dit que tu as demandé si il y avait des écoles dans le coin. Alors, il nous a appelé.
Moi - Ha oui! Hé ben vous faites un controle juste pour ca?
La policière - On fait notre travail. Mais qu'est ce que tu as, tu as l'air nerveux, as tu quelque chose à te reprocher?
Justement, vous vous rappelez mon truc avec mon ex-employeur. Un jour j'avais pris un pic, c'est un outil, j'avais l'intention d'aller crever ses pneus. Je ne l'ai jamais fait mais j'ai laissé l'outil dans mon sac. Merde, si elle fouille mon sac, je ne sais pas quoi dire. Qu'est ce que je vais raconter? Ils vont penser que je suis le tueur au pic du Plateau. Je me vois devant l'inspecteur tenté de justifier la présence de l'objet. Justement elle me demande...
La policière - Est-ce qu'on peut fouiller ton sac.
Moi - Non.
Elle n'a pas insisté. L'autre policière me remets mes cartes et je peux quitter.

Alors je marche en me disant qu'ils sont cons tout les trois et je m'inquiète pour la sécurité de nos enfants car ils ne savent pas les protéger. Les pédophiles sont des prédateurs sexuels. Ils savent très bien trouver par eux meme les écoles et en bon prédateurs ils n'iront certainement pas demander à un brigadier scolaire ou elles sont, franchement. Elles m'ont dit, on ne prends pas chance. Pas de chance, controlez tout le monde alors.

J'ai le gout d'y parler à ce mec. Je l'aborde, meme si les policières m'ont dit de ne pas le faire.
Moi - Merci, je me suis fait controler grace à toi bravo.
Le brigadier - Ben, on nos dit de pas prendre de chance. Il a pas l'air trop brillant ce mec.
Moi - Tu sais les pédophiles c'est des prédateurs, des chasseurs comme les félins...Il ne cesse de me couper la parole pour se justifier avec des aneries..Je peux finir de parler, dis-je irrité. Il menace d'appeler la police. Décidément c'est un con...Ai-je été impoli avec toi, je te parle correctement non? Alors je termine ma phrase...Un prédateur a pas besoin de toi pour trouver les écoles, crois-moi.
Le brigadier - Ben pendant que je te parles je ne fais pas ma job.
Moi - Ben oui c'est vrai mais y en a pas d'enfants pour ca que je t'ai poser la question tantot. Sur ca je lui dis bonne journée.

Ce genre travail tout croche là, c'est une facon d'entretenir un faux sentiment de sécurité et de donner l'illusion qu'il y a de la prévention de faite. Controler un homme qui trip sur Monica Bellucci pour soupcon de pédophilie. Pas fort.

mardi 28 avril 2009

Pas drole...

J'ai payé pendant plus de 20 ans mes impots et tout ces trucs qui tournent autour.
Un jeune chauffeur d'autobus d'à peine 25 ans vient de me dire qu'il paye mon BS, que je n'ai pas, sur un ton de mépris.
J'ai 48 ans, ca va etre quoi lorsque j'en aurai 58, et 68?

Ischhh, l'avenir est à la crise et pour le respect des vieux, ben j'imagine qu'on fera dans l'euthanasie précoce histoire de rentabiliser les choses.

J'ai rendez-vous lundi pour évaluation médicale, je suis sujet à euthanasie, je ne suis plus rentable. Ca va couter 1 000$ en frais divers à ma famille, non déductible.
Ca l'air onéreux mais c'est pas cher, j'aurais vécu quelques années de plus et la facture aurait été plus salée.

Hier je parlais à une chinoise cambodgienne, la plus belle des asiatiques que j'ai vu. Deux enfants, un troisième en route. Elle me dit, c'est difficile maintenant mais plus tard on va avoir du plaisir.
Pendant ce temps, ce québécois m'insulte et m'invite à crever en pensant qu'il a assez payé pour moi.

La belle asiatique était bouddhiste.
Je ne crois pas que la culture québécoise, canadienne, etc, etc soit si intéressante.
À plusieurs niveaux ont fait dur, vraiment dur.

Comment un jeune de 25 ans parce qu'il est chauffeur de bus peut se permettre d'insulter un homme de près de 50 ans.
C'est fou. je m'excuse mais c'est fou. Et si lui le fait, l'anglais, l'indien, l'arabe, ces autres le feront aussi.

On se perd, peut etre pas, peut etre que l'on ne s'est jamais trouvé. Alors cherchons pendant que les autres savent les valeurs qui importent.

Hey Falardeau, t'es un con. C'est qui le colon?

La famille, l'identité et le respect bien sur, c'est tellement simple.

Est-ce Obélix qui disait..ils sont fous ces romains, ben on l'est peut etre aussi sans meme avoir la richesse de la culture romaine. Un petit pain avec ca? Non merci, je prendrai la croute.

samedi 25 avril 2009

Souris...

Une semaine que je cours après mon curseur. Il se promenait partout, de gauche à droite, de bas en haut mais rarement ou je voulais. En plus, il s'immobilisait, je devais redemmarer l'ordi.

Je viens de changer de souris quel plaisir.

Il y a des plaisirs simples comme ca qui font un billet plutot quelconque. Mais quand meme, j'ai pensé à ces gens qui ont des troubles de coordination motrice dont le corps se comporte comme mon ex-souris et je me disais que ca ne devait pas etre jojo.

Faut y mettre un peu de sérieux quand meme dans ce billet.

vendredi 24 avril 2009

Flat...

Alain est sur son banc. Une tuque bleu marine sur la tete, un chandail en polar bleu cottoneux. Il ne va pas bien je crois, moi non plus d'ailleurs. Il a décidé d'arreter sa médication il y a quelques jours, je vois la différence.
Alain - J'ai pas revu Chris.
Moi - Bien sur, il est en orbite mais il va atterrir un jour.
Alain - Je ne mets plus son manteau, ca ne me va pas, c'est pour les jeunes.
Moi - Oui, tu avais l'air d'un zèbre, une chance que j'avais pas une carabine l'autre fois, je t'aurais tiré.
Alain - Je vais le garder quand meme et je le vendrai peut etre un jour. Il a de l'importance pour moi ce manteau.
Alain se répète ce soir, il est éteint, un peu perdu. Je ne tente rien, je suis fatigué. J'aurais pu lui parler de sa répétition pour explorer comment il se sent. J'en avais pas l'énergie.
Ce n'était qu'un salut, un genre de petite vite, le temps d'une clope.

Toute belle...

Je me dirige vers la station Laurier. Rue Saint-Joseph, trois personnes accroupies sur le terre-plein divisant le boulevard. Un chien y termine sa vie, frappé par une voiture, une dame le flatte pendant qu'il agonise. Je ne fais pas le badeau, je regarde peu mais l'image se fixe en moi d'un seul clic, elle est imprégnée à jamais. Je me rappelle une phrase énoncée par ma fille devant un pigeon blessé.
Elle - Il faudrait qu'il commence à penser à dire adieu à sa vie.
Je continues ma route en flottant sur les émotions que cette image suscite en moi. Arrivé au petit parc, devant la station, un quèteux, un skidzo, comme Alain, mais plus souffrant, il est dans le pic de sa maladie, il en a encore pour 20 ans de souffrance et ca, seulement si il prend soin de lui. Il s'appelle Yan.
Une femme est assise sur l'un des trois bancs, il lui parle et repars avec une cigarette. Je connais son baratin, il se présente ainsi.
Yan - Bonjour, je souffre de schizophrénie et je n'ai pas beaucoup d'argent pouvez-vous m'aidez? Je sais, il me l'a déjà déclamé.

À mon tour, je m'approche d'elle.
Moi - Bonjour, vous avez une cigarette? Je le fais à la blague, je m'attends à ce qu'elle me dise non, qu'elle vient juste d'en offrir une à quelqu'un d'autre et que ces demandes incessantes l'excèdent.
Elle - Bien sur, et elle m'offre une Benson and Hedges.
Moi - Je faisais une blague, je m'attendais à ce que vous disiez non. Merci, c'est gentil.
Je m'assoie sur la banc qui voisine le sien. Elle est belle, très belle. Cheveux presque noir et boudinant. Des yeux magnifiques et une sourire qui l'est tout autant. De nos bancs respectifs, on se parle comme à longue-distance mais sans frais. Je guette son désintéret pour ne pas me faire insistant mais elle relance mes silences. Je trouve ca flatteur qu'une belle femme de 25 ans s'intéresse à une conversation avec moi.
Elle - On s'est parlé l'autre fois. Ha oui je me souviens, c'est la belle qui étudie à l'université de Montréal en relations internationales. Elle est toujours aussi jolie et gentille.
J'aime le printemps, dit-elle.
Moi - J'aime cette température aussi. L'idéal pour moi c'est 23-24-25 degré. Semblerait qu'en Espagne et au Chili, il y a des régions qui ont ces températures.
Elle - Ca me rappelle mon voyage au Chili... et la on part, son voyage, l'interdiction d'interdire de dormir sur les plages, les gens qu'elle a rencontré.
La politique, la dictature et l'effet sur les personnes. Moi j'aime pas les Chiliens, j'aime pas les gens qui viennent de pays ou il y avait dictature. En fait je réalise que j'aime personne, j'aime pas l'humain.
Elle - Mais tu me parles, te sembles aimer les personnes.
Moi - Oui, tu as raison, j'aime les individus, j'aime pas les organisations en fait.. Je me tais pour réfléchir et préciser ma pensée.
En fait, ce que je n'aime pas, c'est ce besoin de l'humain a créer quelque chose en dehors de lui et tout ce qu'il se permet de faire au nom de la défense de cette chose abstraite qu'il a crée. C'est ca que je n'aime pas. J'en parlais l'autre jour dans mon blog... et la discussion continues. Un moment donné, elle se lève, s'approche de moi.
Elle - Je m'appelle Nathalie, toi? et elle me tend la main.
Moi - Je me lève aussi, Michel.

Elle se prépare à quitter, on se salue, je me retourne.
Moi - Tu veux l'adresse de mon blog pour lire mes délires ?
Nathalie- Oui, ok.
Moi - C'est facile, un gars blogspot.com
Nathalie- Un gars?
Moi - Ben oui.

Deux coins de rue plus loin, putain c'est pas un gars, c'est chroniquesdungars. Je suis con, j'aurais aimé qu'elle me lise.

Bref, elle m'a donné le gout d'avoir 25 ans et d'etre amoureux.

mercredi 22 avril 2009

Deux fous, station Laurier...

Station Laurier Alain est à l'intérieur, assis, je ne sais trop ce qu'il fait.
Je l'invite à sortir, on retrouve le banc brun devant les taxis. On jase le temps d'une clope, bien de deux plutot.
On aborde plein de sujets, sa relation avec Chris, sa relation au père, sa relation avec moi. On délire, je le taquine, je le pousse, je lui donne des coups de coude, on rigole, il est crampé. Je suis le frère qu'il n'a pas eu me dit-il.
Je ris de sa prétention d'etre aussi puissant que Dieu lorsqu'il dit qu'il fait des prières pour moi.
Moi - Ce n'est pas Dieu qui dispose? Je te trouve prétentieux de croire que tes prières vont se réaliser.
Alain - Ben oui, je sais.
Moi - Ben alors.
Là je le taquine un brin sur ses pensées magiques qui font partie de ses délires, il accepte le tout. Je n'ai aucune idée quant à l'effet de se genre de facon faire. Je verrai bien dans quelques jours, le back clash, le retour de vague.

Ma seconde clope annoncait mon départ et se terminait sur un constat.
Alain - On est identique.
Moi - Ben, non on est pas identique, on a pas le meme age, la meme histoire. On est différent.
Alain - Ben, on a des points en commun
Moi - Oui, ca oui, on a des points en commun, des zones communes, c'est pour ca qu'on a du plaisir ensemble
Des détails de mots, je suis pointilleux sur les mots, ca me semble important pour l'aider à exprimer des choses qui l'aide à se sortir de son imaginaire. Non tes prières n'ont pas d'effets magiques, non on est pas pareil, on est distinct.

Je quitte le banc en me disant que finalement je suis un peu comme lui, inspiré par la magie, croyant que mon attention bien veillante pourrait le sortir de sa skidzo qui date de 40 ans, comme quoi je suis aussi fou. Mon attention n'aura pas d'effet magique, ni ses prières pour moi.

En fait, on se raconte des histoires sur un banc devant la station de métro. Pourquoi pas, ca fait changement des gens qui se plantent là à coté d'un poteau portant un numéro, en silence et qui attendent passivement un bus sans parler à son voisin.

lundi 20 avril 2009

Prendre soin...

Du banc devant l'autel, Alain attends le début de la célébration. Derrière, un bruit, c'est Chris, il vient de casser la boite qui contient les argents, le pretre accoure, Chris le pousse, le représentant de Dieu est sur le cul et Chris se sauve avec l'argent.
C'est du banc du métro Laurier qu'Alain me raconte cette histoire qui date de ce matin. Il s'inquiète.
Il porte un kangourou zèbré, je lui fais la remarque.
Moi - Tu as l'air d'un zèbre ce soir.
Alain - C'est Chris qui me l'a donné, ben donné, il me l'a vendu 20$.
Ca fait cinq ans qu'Alain tente de l'aider. Je crois plutot que Chris lui vide les poches pour payer sa drogue, naivement Alain sort le cash.
Alain - Ouin les intervenants me disent ca aussi. Ils me disent que ca l'aide pas vraiment. Moi je tente de l'aider.
Moi - Je ne sais pas, des chances que non. Mais je n'insiste pas, ca ne me regarde pas et je ne veux pas jouer ce role auprès de lui.

Il me parle un peu de son enfance, un père alcolo et tortionnaire, un mère soumise à ce dictateur.
Alain - À dix ans, j'ai monté sur le toit de la maison d'un voisin, mon père l'a su. Il m'a laissé le choix.
Le père - Tu passes un mois dans le coin à genoux ou ta mère te donne 15 coups de ceinture.
Alain - j'ai choisi les coup de ceinture, c'est sur.
Moi - Bien sur, j'aurais fait le meme choix. Mais c'était mérité.
Alain - Oui, je sais.
Moi - Bien sur, un enfant de 10 ans qui monte sur un toit, c'est très méchant. Je lui donne un coup de coude. Je te niaise Alain, je montais sur les toits de mon école, des maisons aussi à cet age là.

Il me parle de son père, il utilise le mot dictateur, mais tortionnaire ferait l'affaire aussi. En l'écoutant j'ai souvenir du mien.
Moi - Je me cachais dans les garde-robes, il me cherchait, je l'entendais respirer et dire t'es ou mon tabarnak.
Alain - Moi aussi j'ai fait ca. Je me cachais en dessous du lit, j'en sortais quand il s'en allait.
Moi - C'est un méchant malade ton père, un mauvais père, un mauvais mari.
Alain - Ouin, il est mort il y a 4 mois.
Moi - Ben c'est une bonne affaire. Je veux pas manquer de respect envers ton père, une partie de toi doit l'aimer mais disons que lorsqu'il était méchant, il pouvait etre très méchant.
Alain - oui.
Moi - T'as pas froid?
Alain - Non.
Moi - Moi je suis gelé, je rentre. Je lui serre la main, il prends la mienne avec ses deux mains et on se dit à bientot.
Alain - Prends soin de toi. Curieux cette expression, elle me touche toujours parce que je ne le fais pas et je souffre qu'on ait jamais pris soin de moi. Je me ferme lorsque je l'entends meme si je sais, rationnellement que c'est une douce attention. Moi, cette expression me chavire.
Moi - (dans ma tete) Qu'est ce que t'en as à foutre? Un réflexe, dans ma tete ca dit Fuck You. Je ne l'utilise jamais cette expression. Ce ne sont que des mots, les mots ne m'attendrissent pas du tout. J'aime les gestes, pas les paroles. Ses deux mains autour de la mienne auraient simplement suffit. Parfois un silence, une abstention de mots est mieux, pour moi en tout cas. Le silence est d'or dit-on. Je le crois. J'aime me taire parfois.

samedi 18 avril 2009

Off....

Il ne supporte pas la beauté de sa jeunesse, il l'a cache sous ses cheveux longs, blonds et bouclés. Son visage penché vers l'avant et incliné sur la droite ne se voit presque pas. Il est grand et mince, on le devine musclé un peu. Il marche une main dans la poche, courbé. Il est beau malgré tout. Il demande peu, on se demande vers quoi il marche, ou il va, quelle est sa quete? Il transcende pourtant, un genre de Jésus qui supporte sa croix.

Alain - Lui c'est Chris, c'est mon fils adoptif. Il se piquait, il souffrait de sa skidzo. Je lui disais que ca passerait, que ca s'en irait, mais il avait pas l'air à me croire. Je l'aime bien. Les gens sont végétatifs pas mal chez nous, lui mettait de la vie. Mais il a quitté l'appart supervisé, il s'est trouvé un logement seul. Il ne consomme plus ca l'air. J'ai essayé de l'aider. J'ai tenté de lui donner de la lumière mais je sais pas si il a recu ma lumière.
Moi - Il semble que non.

Il y a des étoiles comme ca qui s'éteignent et on fait semblant de se demander pourquoi mais on est bien heureux qu'ils ne fassent pas ombrage à la notre. Elles peuvent s'éteindre si elles ne servent pas à nous illuminer. Et on donne à Centraide qui se paye des salaires, des loyers incroyables. Tout ca pour allumer, non, pour éteindre, simplement pour éteindre. Mais on le dit pas, un repas au resto, à l'heure du midi subventionné pas Centraide, on cuve un verre de vin en se disant qu'on fait du bénévolat avec notre assurance salaire subventionnée, on rote avec bonne conscience.

Pendant ce temps Christopher, le chriss, marche dans la rue, Alain use un banc, tandis que Normand se demande bien quelle chaise à 500$ serait le meilleur achat pour lui qui gère 6 employés à temps plein subventionnés par Centraide dont la présidente madame Deguire frayes avec les gros bonnets de la finance qui avec leur bel habit amassent de sous pour l'entraide dit-on?
Au bout, après les salaires, les loyers, les frais de bureau, les frais de diner, il reste quoi? Des miettes. Vraiment, de miettes pour Chris et Alain. Mais ils sont habitués, ils restent patho et leur patho sert bien les moins patho. Pathétique.

Centraide m'a payé des bons repas vous savez, de la bière, du vin, des bons fromages, du bon pain, des patés Premiere Moisson, plein de trucs. Centraide paye meme 70 000$ à un directeur pour gérer 6 employés, faut le faire quand meme, non?

Bref, je retourne à Chris et à Alain, l'argent est ailleurs, eux trainent dans la rue et ne sont que des justifications d'argents pour ceux qui mènent une bonne vie et les campagnes de financement ne font que maintenir les organisations et leurs salariés. C'est bien, ca fait de l'emploi, je n'ai rien contre, mais j'aime pas le son des violons désaccordés, c'est strident à mes oreilles.

Ma consolation....la solidarité de la rue. Elle existe, directe sans formulaire, plus je compare les organisations à la rue, plus j'aime la rue. Ne donnez pas à Centraide, vous payez des salaires, des frais de représentation, des chaises et des bureaux ainsi que des REER pour les employés. Il y a peu de communautaire à Centraide. Gardez vos argents pour des gens dans la rue, meme si c'est moins parce que pas déductibles.

Vous direz...ouais mais les gens dans la rue, on ne sait pas ce qu'ils font de cet argent. Je vous répondrez, et Centraide et ses organismes, vous savez ce qu'ils en font?

vendredi 17 avril 2009

Ne fermes pas ta boite...


Je croise le viellard à la marchette high teck et à la canne avec pince.
Moi - Bonjour monsieur comment ca va aujourd'hui?
Monsieur - Bien, le vent est bon
Moi - Oui, c'est une température confortable aujourd'hui. C'est quoi votre nom?
Monsieur - Ca - do - rette.
Moi - Bien, bonne journée monsieur Cadorette. Le saluer me suffisait pour aujourd'hui.

Je l'ai apercu pour la première fois il y a une semaine environ, il était loin devant moi. Je le croyais louvoyer lorsqu'il quitta le trottoir pour rouler sur le gazon tout bosselé. En m'approchant, j'ai vu qu'il portait aussi une canne, avec pince. C'est pour ramasser les papiers qui viennent terminer leur route devant l'immeuble de la résidence ou il habite. Un bel immeuble en pierre grise comme je les aime. Probablement un ancien couvant. Juste avant le joli petit parc coin Saint-Joseph et Saint-Laurent. Il me trouvait poli, alors on a discuté. Il a, si je me souviens bien, 84 ans, il fait ca pour se maintenir en santé et pour s'occuper. Il supporte mal d'etre enfermé entre quatre murs avec des vieux qui radotent.

Il racontait beaucoup, 1400$ par mois, c'est cher, les mois viennent vite dit-il.
Il m'explique aussi sa règle de trois. Les gens quittent deux fois, la troisième ils ne reviennent pas. C'est ce qu'il a observé. La première fois qu'une personne quitte pour l'hopital, elle revient un peu changé et quelques temps après elle repart. À son retour, elle est méconnaissable, éteinte, passive, et peut de temps après elle quitte pour ne plus revenir.

J'arrive au métro Laurier, Alain est sur son banc. Il ne se sauve pas cette fois-ci. Je lui demande si je peux m'assoeir, il me sourit.
Alain - Ben oui. J'ai pensé à toi me dit-il. Ce que tu m'as dit est très vrai.
Moi - Bien on s'est dit beaucoup de choses, on a discuté beaucoup l'autre fois, tu parles de quoi en particulier?
Alain - Ben mon fétiche, ma vie dans ma tete, mon imaginaire, ca m'a sauvé du mutisme je crois. Sans cette vie imaginaire là, je me serais fermé complètement. Mais je le sais pas si j'aurais du?

Alain me racontait qu'il a commencé à etre différent dès l'age de 5 ans. Il possède une boite avec des photos et différents objets. Cette boite enferme son monde imaginaire, une vie parallèle, celle qu'il aurait aimé vivre. On y retrouve une femme, sa femme, une fille qu'il a aimé lorsqu'il était jeune, des enfants et d'autres trucs dont il ne m'a pas encore parlé. Sans cette vie imaginaire m'assure-t-il, il serait dans un état végétatif, totalement éteint.

Je comprends mieux maintenant pourquoi il croyait que de connaitre une femme serait salvateur pour moi. C'est son reve. Il n'a jamais connu une relation amoureuse dans le réel et il aimerait tellement. Il réalise qu'il est probablement trop tard pour ca et qu'il ne lui reste que l'imaginaire. Je sens que notre discussion a pour effet d'augmenter sa dose d'anxiété. Je détourne la conversation sur moi, il retrouve une position d'aidant, ce qui le rassure et le valorise.

Malgré cela, je me rends compte que ma facon de lui parler a eu pour effet de normaliser, pas sur que c'est le bon mot, de relever l'aspect utilitaire de son imaginaire et de son fétichisme et ca, curieusement, ca semble nouveau pour lui. Je sens qu'il aime pouvoir en parler sans se sentir jugé. Cette ouverture lui permet de se questionner lui-meme là-dessus, je crois, sans ce gros doigt réprobateur. Ce qui dans les faits est inutile, il s'en veut tellement lui-meme, pas besoin d'en rajouter. C'est comme si quelqu'un lui disait, tu sais tes symptomes que l'on dit dysfonctionnels et que l'on cherche à faire disparaitre? ils ont peut etre un sens? Et ca je sens que ca l'intéresse beaucoup.

Un jour peut etre, il me présentera sa boite, j'aimerais bien qu'il m'en parle. Il y a une vie là-dedans.

mercredi 15 avril 2009

Alain se sauve...


Mercredi....
Je vais chercher de la bouffe pour mes chats. Je passe devant le banc d'Alain, je le vois qui s'en va avec son petit baluchon, il m'a vu arriver, je ne savais pas qu'il me fuyait. Je dis Alain, il ne se retourne pas et continues son chemin. J'étais assez pres de lui pour qu'il m'entende, je refais un appel, rien. Je soupconne que je suis maintenant un de ses personnages imaginaires, je suis probablement devenu mauvais.

Ca ne me dérange pas d'etre mauvais mais je ne veux quand meme pas qu'il quitte son banc

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Jeudi...
Alain est sur son banc, je l'approche comme j'approcherais une oeuvre de porcelaine avec grande délicatesse. Ma posture, le ton de ma voix, les mots que je choisis de dire font en sorte qu'il délaisse ses résistances et qu'il se tasse un peu pour me faire une place le temps que je fume ma clope. Il me raconte le sens qu'à pris notre conversation dans sa tete. Il me dit bon, il me veut du bien. Il aimerait raviver la flamme en moi pour éviter que je descende en enfer, celle du mutisme que lui connait. Je le remercie de ses bonnes intentions, je le prends comme une marque d'appréciation. Il croit que c'est une femme qui saura y parvenir. Je lui dis que non, ce n'est pas le chemin que je veux emprunter. Il accepte sans trop comprendre, il se demande ce qu'il me faut alors.
Il s'excuse de s'etre sauvé hier, je lui dis qu'il n'y a pas d'offense, il dit qu'il ne le fera plus, je lui réponds qu'il peut le refaire, ca ne m'outrage pas du tout mais il tient à dire qu'il ne le refera plus. Je dis ok.
Il me présente à un de ses amis scidzo qui passait par là, c'est mon ami Michel dit-il. Son ami était à la recherche d'une clope, je lui en donne une et il quitte. Les relations entres schidzo semblent bien utilitaires et peu groundées, deux univers parallèles qui monologuent avec bien peu d'écho.

Il est drole, il ressemble beaucoup à Marty Feldman, vous connaissez? Le bossu dans Frankenstein Junior de Mel brooks (hey oui, cinéma juif américain encore). On se serre la main avant de se quitter.

mardi 14 avril 2009

L'éclopé et le skidzo...

C'est le printemps, il fait beau.
Des ames sans peine défilent devant moi, ils sont beaux, vetements griffés, drole d'expression pour ces vetements obtenus sans heurts. Ils me semblent déracinés, du moins peu encrés, le tronc est leur MP3, la seule branche est cet écouteur qui se divise en deux, pour l'oreille gauche et celle de droite. La gauche ne sert que pour la stéréophonie, la plupart sont de droite et unicellulaire. Le cell n'est pas en option, il est là partout.

J'ai le printemps qui se fait vieux, les belles fesses ne m'inspirent peu, j'aime pas l'emballage. Je m'assoie au parc à coté d'un homme qui a disposé de sa chaise roulante pour adopter un banc de bois brun. On jase, il rentre jeudi, opération de la hanche, des deux hanche peut etre, on regarde ca ensemble et on discute de tout ca.

De retour vers la maison je rencontre Alain, un skidzo de 60 ans, on jase, il me parle de son anormalité qui date, je m'y intéresse, il trouve mon interet interessant et on part en voyage ensemble. Lorsqu'il déleste trop je le ramène et on reprends notre conversation. Quarante ans d'irréel commence à le fatiguer, il aimerait à soixante ans y ajouter une teinte de réel mais il ne sait comment faire et se demande si c'est possible. On ne sait pas, l'irréel a tellement teinté sa vie. On se laisse devant cette impasse, le soleil s'apprete à se coucher, il commence à faire froid. Je le voyais trembler mais il ne sentait pas le froid, je ne tremblais pas encore mais j'avais froid. Je me disais alors que notre conversation devait lui réchauffer le coeur. On s'est serré la main, il m'a dit qu'il occupait ce banc très souvent et que j'y suis bienvenue. C'est pas une passe à vie à Tout le Monde en Parle mais je retiens l'invitation et il me fera plaisir de reparler avec lui.

Ca ne semble pas un printemps à la testostérone pour moi, un printemps soeur Thérèsa plutot...mais pourquoi pas?

La morale... le gars prends du vieux.

mardi 7 avril 2009

Je dis vague...

Internet et la fuite, internet et le mensonge, internet et tout ca.

Il y a quelques années je moulinais en France. J'errais dans de petits villages près de l'Espagne, dans les Basses Pyrénées. Une fois pour me rendre dans un autre village, la route la plus directe passait par un col. J'ai décidé d'y aller, je ne voulais pas le contourner trop long. 30 minutes de labeur à monter, sans plat, j'en crachais mes poumons, soudain un chien, j'ai redescendu pour ménager mes mollets, ca m'a pris à peine 5 minutes. Finalement j'ai fait le tour de ce foutu col.

Je roulais dans de petits villages fait de vieilles maisons très jolies. Par les fenetres j'entendais des soap américain, JR, Dynastie, des trucs du genre.

Vous voyez le lien? L'écran de l'ordi ne fait que se substituer à celui de la télé. L'internet est mieux, plus interactif.
Moi j'aime bien, tu y trouves de tout, tu zappes, tu fais ta programmation selon l'inspiration. C'est mieux que la télé, beaucoup mieux mais bon reste que ca se passe devant un écran. Le drame est l'écran. Et meme avant, il y avait la radio, tout le monde était devant. Tout ces trucs qui nous détournent d'une relation face à face, comme un besoin de prendre une distance du réel. Dieu serait peut etre une des premières télé réalité.

Je crois que l'humain a besoin de ce en dehors de lui, conceptuel et abstrait.

Ainsi je peux écrire sur les compétances parentales en disant à ma fille fout moi la paix j'écris sur un sujet important.

vendredi 3 avril 2009

Big 2...

Je ne vois que des brides de LS6.
J'ai écouté un conversation entre biggy et Seb ou Biggy dit à Seb de ne pas dire aux autres comment jouer.
Je me dis ok mais Biggy qu'est ce que tu fais là...tu lui dis comment jouer, non?
(J'ai fait mon billet avant d'entendre l'intégralité du vidéo, Sébastien a tout très bien dit, il est fort).

Je me souviens d'une conversation avec ma fille relative à la pression et l'influence que son chum exercait sur elle, en parlant j'ai réalisé que je faisais la meme chose et qu'il y avait 2 personnes qui la pressait. J'ai changé mon discours, ca me semblait incohérent.

Alors le gros Biggy, pas fort.
Le seul vidéo que j'ai vu..ca vaut le détour ...http://www.youtube.com/watch?v=QFyQqzbPtTU&feature=channel_page

Big...


- Bonjour, je vais prendre un big avec une frite et un cola diète.
- Avec plaisir, voilà votre commande.
- J'ai pas d'argent mais j'ai faim.
- Pas d'argent, pas de bouffe.
- Mais ta bouffe tue c'est de la merde pour le corps. Tu m'en servais hier et avant hier et encore avantavec gentillesse.
- Je sais, moi ce qui m'intéresse c'est pas ton bien, c'est ton cash, alors tu as de l'argent pour cette merde?
- Non
- Alors tu en auras pas.
- Mais cet argent que j'avais que je n'ai plus, elle t'a profité?
- Oui, te servir de la merde me donne 8$ de l'heure. Pas si mal. Je sais que le profit va à une grosse merde c'est pour ca qu'il en vend.
- Tu refuse de m'empoisonner gratos, faut que je paye pour ca?
- C'est la vie.
- Mais t'as pas de conscience?
- Mon proprio en a pas, mon banquier non plus, meme mon vendeur de légumes en a pas, alors fait moi pas chier. Bye, y a une fille derrière qui a du cash, tasse toi le gros ou je te fais tasser.

jeudi 2 avril 2009

Urgence...

J'attendais assis, mon coeur palpitait, ce n'était qu'extrasystolique disait le graphique électrique.
À coté un homme convulsait, c'était l'effet de ses pulsions autodestructrice, comme il était alcolo et qu'il l'avait bien cherché, il n'était pas une priorité, il pouvait bien crever que personne ne l'aurait pleuré.

Vaut mieux avoir un bon CV à l'urgence sauf si tu es un artiste, Dubois, Lapointe, là c'est bon, un paumé? T'es faite.

Je tachycardais avec un mauvais rythme pendant que mon voisin de chaise suait. Un toxicomane, c'est son hépatite avec métastases qui lui perlait la peau. Il me racontait n'importe quoi, il est sur la méthadone actuellement, il ne boit que peu d'alcool dit-il, il projette de se faire un métier d'ébéniste. Je sens qu'il a besoin que je le crois pour entretenir cet espoir qu'il sait impossible. Je le fais d'une présence absente, irrité un peu mais pas trop.

Il aurait du y penser lors de ses intraveineuses, la seringue ne mène pas à l'ébénisterie, elle mène à la mort.

C'est tragique cette insensibilité à soi-meme...
Elle intéresse lorsque nourrisson ou meme avant, foetus, en jeune age aussi, le ventre vide, pour aider, on donne du lait pour se montrer société bonne nourricière., le mythe de la bonne mère, celle qui n'est pas indigne.

Mais derrière tout cas, il y a les mauvais traitements de cette société qui s'en fout tout en disant que la vie de chacun est importante. Fumisterie.

Alors je sors de l'urgence pour rentrer chez moi en pensant à tout ca.

mercredi 1 avril 2009

Ma danse des étoiles...


Ce que l'on percoit d'une étoile n'est pas son essence, c'est son état antérieur qui éblouit le ciel, l'essentiel aveuglè par une luminosité déjà passée.

J'aime la danse, j'aime le Match des Étoiles, des étoiles qui brillent déjà et qui s'illuminent encore un peu plus durant ce match. Ce soir, je me disais, dans un élan critique, que mon match à moi basculerait le temps, insensible à la luminosité présente, il irait à la rencontre d'étoiles et non à la rencontre d'un reflet. Mon match illuminerait ces étoiles qui semblent éteintes, parce que loin derrière la lumière et leur redonnerait un peu de luminosité.

Ca serait mon match parfait. J'imagine une vielle dame inconnue qui fut éblouissante jadis mais qui ne l'est plus et qui s'anime pour un soir en dansant devant les caméras de Radio-Can. Je l'a vois avec sa belle robe, devant un public qui l'a sort de sa solitude pour un moment de gloire bougeant comme elle le peut dans une belle chorégraphie. Ca serait mon reality show idéal.

Ca me fait penser à Ringo Star, il disait quelque chose comme...c'est drole quand on est riche les gens veulent tout nous donner, je fais un appel et j'ai 5 drums demain, gratos, quand j'étais pauvre, rien.

Alors dans mon reve, mon match des étoiles ferait briller celles que l'on dit éteintes.

Ca fait has been un peu...Un télé réalité d'has been, pourquoi pas? Biggy est pas tellement plus intéressant. Mais ca, c'est subjectif.