samedi 6 juin 2009

Ca dépend de quoi...

Pour l'empathie je vous demandais, je vais en parler si?
La bonne réponse était... si un intéret se manifeste.
Mais comme je suis le roi des 0 commentaire et que je ne sais comment me taire, je vous offre ma perception de ce qu'est l'empathie...

C'est simple et facile.
Tu écoutes ce que l'autre te raconte et en meme temps tu plonges en toi à la recherche d'une expérience vécue qui pourrait se rapprocher le plus de celle qui t'est racontée. Et lorsque tu crois l'avoir trouvée, tu laisses les émotions refaire surface et tu les ressens. C'est comme ouvrir une bouteille de vin et en sentir l'arome.

Une fois rendu là, tu vérifies auprès de l'autre, par une question, histoire de voir si ce que tu ressens s'approche de son expérience à lui. L'important ici n'est pas d'avoir raison, ce qui importe c'est l'effort de s'en approcher, petit à petit. Tu lances un dart sur une cible, il est trop à gauche, tu corriges, trop à droite, tu corriges, ainsi tu approches tranquillement vers le coeur de ce qui est dit et tu en arrives à frapper le bull-eye, ce tout petit trou rouge.

Tu fais confiance à l'autre, il te dira les nuances, et tu replongeras en toi pour y trouver une expérience personnelle qui s'y rapproche encore un peu plus.

Il ne s'agit pas de faire taire parce que trop douloureux pour soi à entendre, il s'agit d'aider l'expression peu importe la destination.

Je me souviens un soir ou je m'affairais au souper. L'amie ado de ma fille vient s'assoeir par terre dans la cuisine pour échanger. Elle avait peur de devenir folle. Elle en a parlé, je l'ai suivi dans sa peur sans chercher à la faire taire et on a voyagé ensemble pour visiter cette crainte de la folie.

Les conseils, les tentatives de réconfort sont les ennemis de l'empathie, elles étouffent et tuent ce qui cherche à s'exprimer et enferment les gens dans leurs souffrances.
Il n'y a que les questions exploratoires qui aident.
Rien de mieux que la curiosité. Tu as peur de devenir folle? Ha oui! raconte moi ca?

Les difficultés dans ce truc facile est d'accepter d'entrer en soi dans des zones difficiles et douloureuses, l'autre, choisir la facon de poser les questions. Le pourquoi est un peu paresseux, mais je l'aime bien quand meme, je ne saisi pas, peux tu m'expliquer? L'idée est d'explorer.
Le sens émergera par lui-meme de cette exploration, il se présentera comme ca, comme une évidence.

Essayez ca, taisez-vous, écoutez l'autre, écoutez la résonnance que cela fait en vous et posez des questions, tous simplement en cherchant à comprendre ce qui est exprimé. Il s'agit simplement de démontrer un intéret pour l'expérience de l'autre tel qu'il l'a ressent et ca peu importe le sujet.

Une petite anecdote que j'aime bien...
En thérapie de groupe, un gars qui est là depuis longtemps, délace toujours ses bottes en début de séance, il les enlève presque mais garde le bout de ses pieds dedans. Les bottes reposent sur le coté, les semelles ne touchent plus au sol. Après 30 minutes il s'endort. Mon collègue a tenté à plusieurs reprises d'explorer ca mais ca ne menait à rien. Moi je laissais faire, il n'y avait pas de résonance en moi, aucune expérience qui se rapprochait de ca. Alors je me taisais, mais je n'étais passif, je le regardais et je tentais de ressentir quelque chose.
Lorsqu'il était éveillé, je l'écoutais et ramassais l'info, je faisais des dépots.
Un jour sans savoir pourquoi je le regardais défaire ses lacets, je l'observais lorsqu'il commencait à cogner des clous. Et j'ai eu un flash, en enlevant ses bottes comme ca, il se désancrait et dérivait ainsi un peu partout et nulle part à la fois. Il n'était pas incarné. Ce soir là, j'ai décidé de le réveiller, je lui ai demandé d'enlever complètement ses bottes, de s'assoeir droit sur sa chaise, de mettte les pieds bien à plat sur le plancher et de me raconter ce qu'il ressentait. Et on a exploré tout ca, un peu seulement ce soir là mais on a poursuivi ensuite. Il a mit un pied terre dans sa vie cette journée là et on l'a aidé à construire autour.

Il n'y a pas d'urgence, quand on ne sait pas, on se tait ou on pose des questions. Lorsqu'on certain mais vraiment certain, sans aucun doute là on peut parler, mais ce n'est pas le plus important.
En fait d'un point vue empathique, ce que l'on croit n'est jamais une vérité, ce n'est qu'une hypothèse à vérifier.

Voilà malgré ce 0 commentaire, je m'offre ce cours Psy 101 sur l'empathie.

2 commentaires:

Âme Tourmentée a dit…

Eh bien moi, j'ai adoré ton billet!

Puis-je ajouter un petit commentaire bien personnel? On dirait que l'empathie ne fait plus du tout partie de ce monde.

Les gens sont si froids face aux autres, que c'en est épeurant. Je suppose que c'est par peur d'investir du temps à seulement tenter de se mettre à la place de quelqu'un, ou parce que c'est trop forçant, demandant.

Je trouve cela déplorable....

Merci de ton billet!
-xxx-

Michel a dit…

La peur est un des ennemis de l'empathie. Il y a des gens qui ont à raconter des choses qui font peur et on préfère ne pas les entendre. Il y a des gens dont la surchage émotive est tellement forte que l'on cherche à la faire taire parce qu'elle fait peur. Le divertissement est beaucoup plus léger. Vivement Monsieur Monk ou Dr House.

Il est vrai aussi que c'est forcant et un brin demandant, l'empathie demande une disponibilité à l'autre.

Pour le déplorable je ne sais pas parfois je me dis qu'il vaudrait mieux le dépleurer.

Pour ton petit commentaire, tu ne pouvais pas. lollll
p.s. je te taquines beaucoup ces jours-ci. Je vais me modérer un peu, mais c'est dans mon style ca.