samedi 24 octobre 2009

Série la mère (in)digne...épisode V...

Pour cerner ce qu'est le mouvement des mères indignes, je vais procéder par élimination, donc par ce qu'il n'est pas.
Ainsi je crois que l'on peut dire que ce mouvement de mères n'a pas comme objectif principal le bien-être des enfants puisqu'elles ont comme à priori, qu'ils sont suffisamment bien servis, donc l'enjeu n'est pas là.

Il ne s'agit pas non plus de faire la promotion de l'aide aux mères en difficulté dans l'exercice de leur rôle parental puisque là aussi, à priori, c'est suffisamment bon. Et monsieur Lapierre , nous dit ceci quant à l'effet possible du mouvement des mères indignes sur celles qui sont trouvées vraiment indignes...

Je doute que ces femmes trouvent du réconfort dans les propos de toutes ces femmes qui prennent la parole pour dire haut et fort qu'elles sont «indignes» parce qu'elles ont attendu avant de changer la couche de leur bébé, parce qu'elles ont donné un biscuit trop sucré à leur enfant... Ou encore parce qu'elles n'ont pas mangé des légumes biologiques lorsqu'elles étaient enceintes! Au contraire, ce discours risque de renforcer leurs sentiments d'incompétence et de culpabilité -- «Si elles sont des mères indignes, quel genre de mère suis-je donc?»

En fait il souligne la superficialité des fautes commises et relevées par les mères qui se disent indigne, il écrit...

Les «imperfections» qui justifient cette étiquette de la mère «indigne» ne sont certainement pas de celles qui posent un risque à la sécurité des enfants. Elles sont plutôt de l'ordre de ne pas changer immédiatement la couche du bébé lorsqu'elle est sale, de ne pas donner la bonne portion de légumes à son enfant chaque jour, de lui donner un biscuit sucré...

Après avoir lu ce passage, je me suis dit allons voir le dernier billet des chroniques de la mère indigne. Il y a beaucoup de promotion pour des évènements divers mais le dernier billet qui parle de l'enfant, c'est Petite vie, ici.
Elle lave la vaisselle pendant que son garçon qui joue dehors écrase une fourmi, à la demande de l'enfant, elle le rejoint pour faire constat du décès de la chose.

Il n'y a là rien d'indignant, au contraire, elle fait la vaisselle toute en restant disponible aux besoins de l'enfant, ce qui est plutôt bien. Est-ce que l'indignité se retrouverait dans le fait de s'éloigner de l'enfant et de le laisser à lui-même le temps de faire la vaisselle? Mère indigne qui par sa négligence produit un psychopathe tuant des fourmis sans aucune émotion?
Il y a quelque chose d'important, je crois dans cette impression de futilité, elle n'est pas innocente, elle a un but, mais lequel?

L'essentiel de ce mouvement me semble être dans la valorisation inconditionnelle de la femme dans l'exercice de sa fonction parentale maternelle. Mais de quoi est faites cette soif de valorisation?

Des questions nombreuses surgissent, restent à les laisser germer avant de tenter d'y répondre.
L'une d'elle, la dignité, pourquoi le terme indigne, de quoi est-il fait? Cette généralisation ne mène-t-elle pas au terme victimisation?

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