mardi 20 octobre 2009

Beau mardi...

Mon lundi en fut un de merde, celle qui pue, la nauséabonde, et comme la merde n'est pas du fromage, il n'y a aucun plaisir à la puanteur.
Je craignais l'arôme du mardi lorsque j'ai vu Denis se balancer sur sa pile de journaux, une autre journée de misère à marteler les trottoirs pour quelques cents.
Les gens de la rue sont en mode survie, donc nécessairement très égocentrés, il n'y a rien à attendre d'eux sinon un couteau dans le dos. Il me dit de revenir à 15h00. Il n'est que midi et je sais qu'il laisse la crème de la rue remonter à la surface pour partir avec, il prends tout sur son chemin.
Ainsi je sais que vers 13h30, 14h00 il sortira son violon à l'accord piteux devant le chic resto des grands bourgeois et délaissera la SAQ, que j'occuperai pendant ce temps. Mes observations sont de plus en plus justes et précises. Étonnement ça va bien, les gens sont peu nombreux mais généreux, va savoir pourquoi?
Une fois qu'il a vidé le chic resto, il revient, je cède la place, il me dit de revenir dans une heure.
Évidemment et il aura crissé son camp et le latino toxico occupera le champs.

Je vois Roland, vous savez celui qui comme Claude, ne demande rien à personne, je l'invite à prendre un café, il accepte. En chemin on croise Claude, je l'invite aussi et nous voilà tout les trois à une table. Quelle image pathétique pour les autres, mais moi je suis heureux. Ils font connaissance, l'un est un français de Saint-Pierre et Miquelon et l'autre, vient du Lac. Bien qu'ils soient en compétition sur un territoire qu'ils partagent, la chimie est bonne. La conversation est intéressante et agréable.

On se serre la pince et je retourne à mon truc, Denis a quitté bien avant l'heure dites, mais la place est libre, pas de latino en vue. Je reste peu, c'est tranquille, je quitte.

Sur le chemin du retour je quête, rien sinon que des non et un klaxon, je me retourne une camionnette rouge est là, je ne sais pour qui, alors je reprends mon chemin, elle me suit et reklaxonne , le gars baisse sa vitre et me donne 4$, comme ça. Je ne sais pas c'est qui, je ne le reconnais pas mais lui reconnait ma casquette rouge, visiblement.

La vie est étrange parfois. Il y a ce directeur d'un organisme réputé au Québec qui m'a fait travaillé pendant que j'étais en congé de maladie et qui refuse de payer les 3 500$ qu'il me doit et son CA fait d'avocats et de toutes sortes de bonnes gens qui acceptent cela et il y a ce mec dans cette fourgonnette rouge un peu rouillée qui klaxonne à de multiples reprises pour m'offrir 4$ comme ça, sans que j'en sache la raison.

Finalement ce fut un beau mardi qui me réconcilie un peu avec la vie.

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