mercredi 14 janvier 2009

La litière...

Elle pue, je dégèle à peine, je dois ressortir.
La croute est gelée, j'ai la mie qui aimerait se faire réchauffer, un foyer, une odeur de bois, les deux pieds au chaud. Ben non, ce n'est pas ca ma vie.

J'attendais le bus en grelotant en compagnie d'une dame fière qui me déclinait ses 80 ans et son autonomie disant redouter le moment ou elle poussera la porte pour entrer dans ce parking ou les vieux ne parlent que de leur beaux baux.

Je ne lui ai rien décliné, rien à dire, je l'écoutais, impressionné par sa santé, sa fierté. Je me disais que je n'aurais jamais 80 et si j'y arrivais, je n'y arriverais pas comme ca, pas dans cet état.

Les voitures passaient devant, toutes belles, j'attendais le bus, mangeant ma croute gelée avec effort pour me rendre à la mie.

À coté, un vieil homme grattait la vitre d'un resto pour effacer les traces de Noel. Vous vous rappelez, ce temps des Fetes nostalgique, les traces de cette nostalgie trempent maintenant dans le fond d'une chaudière, sans avoir fait suer le vieux par leur adhérence aux vitres. Il nettoyait ses outils de ce vert et de ce rouge. Il en était bien fini de ce Noel blanc. Bien sur, blanc.

Dans le bus j'ai passé le controle, le chauffeur a été concilient, impressionnant ces nouveaux systèmes électroniques. La vieille m'a salué en me disant bonne chance.
Bonne chance? Pourquoi bonne chance? Sait-elle que j'en ai eu peu souvent?

Je sors du bus, 2 kilometres à marcher, ma correspondance n'est plus valide car je reviens d'ou je suis venu. Elle serait bonne si j'allais ailleurs.

J'arrive, j'ouvre la porte et ca pue. Je dois ressortir pour changer de litière histoire de me faire croire que ce n'est pas ma vie qui pue et que tout va bien.

Un vieux sage Tibétain m'avait dit que c'était en entretenant bien la litière des chats que l'on commencait à bien organiser sa vie.

1 commentaire:

Âme Tourmentée a dit…

Je devrais la changer aussi, je crois.....

Merci de ce texte, vraiment...

-xxx-