lundi 22 décembre 2008

Réunion...

Assis au pied de son lit, je vois mon père se mettre de l'eau bénite sur la tete. Je m'efface, je le laisse à ses croyances. Je me dis que la vie n'est pas un jeu et que lorsque tu es dans la merde, ben tu es dans la merde. L'eau bénite pour une tumeur au cerveau, ca vaut ce que ca vaut.

Il sort de sa chambre et nous dit, j'aimerais que votre mère repose avec moi.

J'ouvre le coffre de la voiture pour prendre l'urne de mon père, ma soeur prend celle de ma mère. La soeur de mon père nous accompagne.
À genou devant le trou, je dépose celle de mon père et ensuite celle de ma mère.

Une prière et voilà, Marilyn ne se retrouve pas dans une fosse commune, sa vie aura eu un sens, une reconnaissance disons.
Nous lui avions fait une place chez Urgel, juste devant le parc Lafontaine, mais quelques années plus tard, le salon fermait. Tout est bien qui fini bien.

Il y a 4 places, je vais les rejoindre, ma soeur aussi. Je me demande si on ne pourrait pas se tasser pour faire une place à ma fille? Si elle a des enfants, un mari ou des maris, ca risque d'etre serré, non? Faudrait que je m'en occupe.

Salut maman. J'aimerais dire que je m'ennuie mais c'est pas vraiment vrai. Je m'ennuie plutot de la mère que j'aurais aimé avoir. Mais tu sais , ce n'est pas un reproche, je m'ennuie aussi de celui que j'aurais aimé etre.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

ouf... lu les cinq billets à rebours, puis dans le bon ordre, pour bien comprendre.

Ce que j'en comprends : tes parents ont cassé certains cycles (abus sexuel), tu en as cassé d'autres (abandon parental).

L'espoir se situe peut-être sur plusieurs générations...

Michel a dit…

Oui pour le ouf..
Ma vie m'essoufle comme celle de mes parents et probablement comme celle de ma fille aussi.
J'aime bien l'espoir sur plusieurs générations. On souhaite souvent que demain soit mieux. Entendre quelqu'un te dire, garde espoir dans une ou deux générations ca sera mieux. Ca ne sera surement pas un grand vendeur mais le réalisme n'est souvent pas très vendeur.

Anonyme a dit…

Mouin, j'avoue que ce n'était pas super encourageant. Mais face à ce genre d'histoire, je suis toujours mal à l'aise de donner une claque dans le dos en disant : courage.

De toute façon, quand on est dedans, on n'a pas le choix du courage.

J'ai lu un livre qui parlait de psychogénéalogie. Tu connais ? À voir tes préoccupations, peut-être que cette lecture pourrait t'intéresser. On y explique le fonctionnement des familles sur plusieurs générations, les legs, les valeurs, les dynamiques inter et intra générationnelles...

Mais j'y ai vu de l'espoir, dans tes mots. La preuve que les choses peuvent réellement et profondément changer. Mais le changement prend du temps.

Miss Klektik a dit…

C'est simple et tordu peut-être, mais j'ai eu l'impression de lire des extraits manquants de Cadavres de Barcelo...