jeudi 4 décembre 2008

Suis-je misogyne?


Je me revois enfant stupéfait devant la haine de mon père envers les femmes. Ca me blessait, me dépassait surtout, j'assistais à l'expression d'une colère qui n'avait aucun encrage en moi. Je voulais qu'il taise sa colère, j'haissais en etre témoin. L'expression de son mépris ne faisait qu'attiser le mien pour lui. En méprisant les femmes, donc ma mère, c'est une partie de moi qu'il méprisait, son mépris me faisait mal, faisait mal à mon père et à ma mère. Le mépris détruit.
Je m'étonne aujourd'hui à me poser la question suis-je misogyne surtout que je ne suis pas sur de la réponse.

Me voilà aujourd'hui à croire que les femmes au Québec ont une facon de dire le féminin qui me semble vindicative. Qui aurait dit que j'en arriverais un jour à diviser le monde en homme et femme? Pas moi, et pourtant, j'en suis là.

Je vois un genre de matriarcat (femme comme garante du bien etre de la famille) qui perdure dans le temps auquel les femmes adhèrent par défaut, par déception ou par désillusion mais sans vraiment renoncer à certaines attentes décues qui teintent le tout d'une certaine aigreur qui est manifeste dans les relations homme-femme ou père-mère, et au final, dans les liens familiaux.

Le titre d'une émission...La fausse aux lionnes, sur SRC, en est une bonne illustration. La fausse aux lions me ramène au temps des gladiateurs, à cette barbarie masculine. Défi que le féminin semble vouloir relever, dans un effort d'égalité? Je ne crois pas. Le terme qui me vient serait plutot dans un esprit de rivalité. Pour la complémentarité, on repassera dans quelques décennies.
Il y a l'homme de Cromagnon et il semble y avoir aussi la femme de Cromagnon.

Le lieu de confrontation, l'arène sablée, semble maintenant le couple et la famille.

L'homme et la femme ont chacun leur facon de mener le combat, l'un contre l'autre plutot que l'un avec l'autre. Dans cette confrontation, dans cette fausse, le sacrifié est le plus souvent l'enfant. Pendant que mère et père se confrontent, le lion bouffe l'enfant ni un ni l'autre peut en etre fier, pathétisme qui se conjuge au pluriel et qui est sans genre.

Dans cette escalade qui me semble digne d'un ère pré-historique nait deux mondes, le masculin et le féminin.

Il y a dans le discours féminin au Québec quelque chose d'intriguant.

Il y a dans la facon de dire au féminin une certaine fermeture dans la mesure ou il s'agit d'une affirmation de soi qui repose sur un mode défensif.

Je pense aux chroniques trash d'une mère indigne. Il n' y a d'indigne, dans ces chroniques qu'une dénonciation des jugements extérieurs que l'on posent sur les mères. Il ne s'agit aucunement d'un aveu d'inadéquacité. Le but est de se conforter dans l'adéquacité des mères en dénoncant la sévérité du jugement qu'elles subissent. Elles sont nombreuses à se réconforter afin d'anoblir leur role de mère .

Il y a dans cette facon de dire au féminin, en affirmant son contraire, quelque chose qui me confonds.

L'expression du féminin contemporain québécois me désole un peu. Dans ses efforts de redéfinition les femmes québécoises varlopent large et manque de nuance.

Comme l'hypersexualisation dit-on de nos filles que l'on tente de tuer dans l'oeuf, ce faisant on castre nos filles dans leur processus d'identification sexuelle, comme on le fait avec les gars.

Pourquoi niveler, la complémentarité n'est-elle pas dans l'affirmation saine des différences? Pourquoi vouloir désexualiser?

Personnellement je crois que les pistes de solution sont dans la confrontation, l'antagonisation ne fait que polariser les conflits. Et surtout dans une affirmation tranquille, s'affirmer par son contraire ne doit pas mener à grand chose.

Pour ces raisons j'ai invité mère indigne à engager une discussion sur ces sujets, on verra bien. Pour ma part je crois que ca risque d'etre enrichissant. Mais je doute qu'elle accepte, la formulation du blog en mère indigne est en soi une formulation qui fait référence à une fermeture plutot qu'à une ouverture. Comme on dit les dés sont déjà jetés. Les possibilités me semblent se retrouver chez les plus jeunes, c'est mon espoir d'une réinvention des relations amoureuses et familiales, c'est ma confiance.

En terminant, si je fonctionne en mode féminin québécois contemporain , je m'attends comme réponse à la question suis-je misogyne...ben non pas du tout...

2 commentaires:

Une femme a dit…

Toi mysogine? Ben non pas du tout :P

Là je te reconnait, je reconnais le gars avec qui j'échangeait régulièrement sur des sujets de notre société québécoise.

Cette chronique c'est comme du bonbon, avec de l'essence pure de l'homme que je connait.

Michel a dit…

Merci So Much ton commentaire est plus que gentil. En plus il confirme que je ne suis pas myso.

Je pense que c'est vrai je suis plutot maso je dirais.