samedi 27 décembre 2008

Prendre la peine...


Il sont deux, un gars, une fille, tendus sur un matelas qui repose par terre. Le lit est à coté, c'était pour éviter d'incommoder ou de faire plaisir aux voisins, c'est selon.

Elle est belle, le drap lui couvre les fesses mais laisse voir les deux petits trous au creux de ses reins, son dos est beau aussi. J'allais dire qu'il n'y a rien de plus beau que le dos d'une femme, mais celui du gars est pas mal, un beau V, des muscles à gauche et à droite de la vertébrale qui creusent un sillion . Très joli aussi.

Ils reposent sur le ventre, un à coté de l'autre, les bras repliés sous l'oreiller, ils se regardent. Le coude de l'un frotte sur celui de l'autre, c'est le seul contact physique qu'ils ont, un contact ossu.
Queen size, King size, rien à voir, elle est au pole sud et lui au pole nord. Ils sont passés de la symbiose à la déchirure en une nanoseconde, la vitesse de la lumière serait un ralenti de la scission. La loi de la relativité a son effet, les centimetres sont parfois des kilometres.

Elle le regarde étonnée, lui, avec des yeux irradiants. Le visage dans l'oreiller, il écume. Elle ne comprends pas, lui n'ont plus d'ailleurs, la raison l'a quitté.
Il est blessé, il a froid, le matelas sanglante de rouge. Il saigne trop, il doit partir en espérant s'éloigner ainsi de ses blessures.
Il s'est dissocié d'elle et s'apprete à tout scrapper. Il se fout des dommages à la tole. La belle a disparu, elle est mauvaise et responsable de son drame, il n'y a rien à perdre. En psycho on dit le mauvais objet. Perdre quoi? Fucking rien.

Il se lève, s'habille rapidement et lui dit...Fuck you en claquant la porte.
Il enfile son manteau avant que l'ascenseur lui ouvre les portes pour les refermer définitivement derrière lui, une fois au rez-de-chaussée.

Il est seul et en rage, celle d'un brise glace. Il aurait pu l'a détruire tellement elle lui paraissait mauvaise, il ne l'a pas fait, il se le fera plutot.
Il traverse la rue, une voiture l'évite de peu. Dans le métro, il tient son banc à deux mains sous ses cuisses de peur qu'un élan dont il n'a pas le controle le pousse devant la rame du métro qui se décide à arriver.

Coupé, on reprend, scène deux...
...Elle le regarde étonnée, lui, avec des yeux irradiants. Le visage dans l'oreiller, il écume. Elle ne comprends pas, lui n'ont plus d'ailleurs, la raison l'a quitté....

Il s'arrete un instant pour ressentir, une chaleur se présente, elle part du ventre, monte au coeur et se rend aux yeux pour laisser échapper quelques larmes . Il y avait de la tristesse sous cette glace de colère.

Ce soir là, il n'a pas quitté, ce fut un trip à trois. La belle, le gars et la peine .

Il y a tellement de bon dans la peine et la tristesse que je ne comprends pas ces élans à vouloir les soulager dit le gars moralisateur.

2 commentaires:

Sandrine Boréale a dit…

Oh que c'est beau
J'aime vraiment beaucoup.
C'est plein de beauté, de tendresse. De douleur, de désespoir.

Michel a dit…

Petitpois merci,

C'était plein d'un amour comme j'arrivais à le vivre. L'intensité et la capacité, différent...
Ce ne fut pas le seul mais certainement le meilleur.
Je me souviens encore de ce moment comme si il était là, juste là, devant moi.