Il est parfois impossible de mettre des gants blancs, dire autrement laisse nécessairement l'impression d'avoir les mains sales.
Ainsi il y a un nouveau dogme autour duquel les mères se solidarisent.
Il y a la chronique d'une mère indigne qui connait un succès certains et qui semble rallier un grand nombre de mères. Ainsi ce soir, à Bon baiser, France présentait avec fierté et sourire sa co-animatrice en disant voici le modèle parfait d'une mère inadéquate et tout le monde applaudissait. Ha! Ha! Ha!
Je trouve ce mouvement auquel les mères souscrivent très dangereux et irresponsable.
Vouloir se délester d'une pression, je comprends très bien. Mais là, c'est trop et ça devient véritablement un dogme. Là ce n'est plus tellement la femme qui est victime puisqu'elle s'est affranchie, c'est la mère maintenant. Du féminisme on passe au mèrisme.
Ce dogme repose sur un discours un peu skidzo. Je me dis indigne, inadéquate pour en fait vouloir dire.. ça suffit je suis suffisamment adéquate comme mère et foutez moi la paix avec vos pressions sociales. Ce nouveau dogme vise à se délester d'un peu de culpabilité. Et les femmes s'applaudissent entre elles pour se soutenir.
Allez hop les poupons à la garderie. Allez vite je suis pressée, allons au service de garde dit la mère d'un enfant de 5 ans et qui en amène deux qui ne sont pas les siens parce l'autre mère a du quitter plus tôt pour son boulot.
Je me doute bien que mon propos va choquer. Moi ce qui me choque c'est ce délestage en bloc de culpabilité qui se fait sans esprit critique et qui s'impose comme un dogme.
Moi j'embarque pas là-dedans et je les trouve plutôt pathétique. Le féminisme a placé la femme au centre, le mèrisme place la mère au centre. Il serait temps de placer l'intérêt de l'enfant au centre du truc.
Personnellement, une mère qui se dit indigne, je l'a crois et je n'applaudis pas. Vous aimeriez avoir une mère qui a passé des années à se dire indigne? Quel genre d'enfant ça va faire? Comment vont-ils exprimer leurs idées, de façon tordue?
C'est juste skidzo ce truc.
Tu es digne ou indigne, adéquate ou inadéquate? Un peu de jugement et d'esprit critique, svp.
7 commentaires:
Comme dans tout, il y a (aura) de l'abus. Pour moi, ce mouvement "indigne" me permet de relativiser ma maternité. Parce oui, je suis femme, épouse, mais aussi (surtout) mère. Quoi que j'en dise, avec trois enfants ÇA me définit, dû au simple fait que ça occupe beaucoup de mon temps !
Mais, en 14 ans de maternité, j'ai eu droit à tous les dogmes !!! Du médecin qui m'houspillait "J'ESPÈRE que vous ne dormez pas avec votre enfant, hein ?" à la marraine d'allaitement qui m'exhortait à le faire. Toutes les lectures, reportages, conférences et bons conseils reçu me rammenait continuellement à mon INCOMPÉTENCE !
La vérité, dans la maternité comme dans tout autre autre domaine de la vie, Y'A PAS MOYEN D'ÊTRE PARFAIT !!!!! IMPOSSIBLE, nous sommes tous faillibles, point à la ligne. La difficulté avec la maternité, c'est que t'as un impact indélébile sur des humains, qui perpétueront (ou contesteront) ce que tu leur inculque, ce que tu ES pour eux.
Oui, je fais de mon mieux. Je me remets continuellement en question. Je fais appel à toutes les ressources disponibles selon les problématiques auxquelles je doit faire face avec mes enfants. Reste que je ne suis pas parfaite, et ne le serai jamais. Je dis parfois à la blague qu'il y aura toujours la thérapie qui pourra les sauver (comme ça m'a aidé, moi, début vingtaine).
Bref, des propos à la "mère indigne" me permettent de relativiser, et surtout, de rire de moi... sans plus, et sans enlever du "sérieux" de ma tâche.
A ce sujet, j'ai déjà lu quelque part : "Je pratique l'autodérision. La dérision n'a d'intérêt que si on se l'applique à soi même. Sinon, c'est de la cruauté." Ça me rejoint....
Mais je concède que la pente est glissante, et certain(e)s en profiteront pour "bâcler la job"...
Ben moi tu me choques pas lol
Pour moi il y a deux courrants disctincts, celui qui se veut simplement humoristique et qui tourne en dérision les aspects un peu tannants de la vie de mère. Un genre de dédramatisation par le rire. Comme on écoute les Simpson pour rire un peu de nous tous la-dedans.
Mais si ça dépasse le cadre de la simple rigolade occasionnelle, que ça devient un espèce de dogme, ben là j'ai de la misère.
Je me suis déjà heurtée à ce genre de discours avant même la mode du blog.
J'étais sur un forum, je participais à un topic sur la cigarette. le débat glissa vers les enfants exposés à la fumée secondaire.
La froide logique veut que dans l'idéal l'enfant ne soit jamais exposé à la fumée secondaire, comme à toute autre forme de pollution. Je ne peux pas empêcher les usines de polluer dehors mais je peux faire en sorte de ne pas fumer dedans quand j'ai des enfants. Sur cela j'ai du pouvoir.
Les mères fumeuses au lieu d'admettre ce fait, grimpèrent dans les rideaux, tournèrent le débat en dérision et finirent par foutre en l'air la conversation en disant que de toute façon elles étaient fières d'être indignes.
J'ai compris qu'en se lançant faussement cette attaque, elles se sentaient à l'abri. Du genre que si je me traite de grosse tu ne peux plus me traiter de grosse. Mais toi ne va surtout pas leur dire cela !
Par la suite, j,ai appris qu'une de ses mères fumeuses se plaignait de l'asthme chronique de ses deux enfants !!! Mais ne va surtout pas lui dire que sa conduite peut avoir aggravé le problème de santé de ses enfants !
Pour ce qui est du bien des enfants. Il est bien peu au coeur des préoccupations réelles. On aime mieux rire du docteur Chicoine (qui est contre les garderies avant 2-3 ans) parce que sinon on est dans la schnoutt.
Vive le discours déculpabilisant et déresponsabilisant.
@Grabrielle, ton texte est très beau et plein de justesse.
C'est vrai que nous sommes des mères imparfaites, comme nous sommes avant tout des personnes imparfaites !
Mais l'imperfection est un état dans lequel je ne dois pas me complaire, ce n'est pas une excuse pour ne pas avancer ou du moins tenter d'avancer.
Je peux avoir un tempérament impatient parce que je suis imparfaite, mais j'ai le devoir de me modérer, de travailler la-dessus, de ne pas me laisser aller à crier après mes enfants, de ne pas laissser la violence m'envahir.
Comme pour la cigarette, je dois tenter par tous les moyens possibles de ne pas fumer enceinte et de ne pas fumer dans la maison de mes enfants. Et si je n'y arrive pas, bien au moins que j'admette que c,est ce qui devrait être au lieu de saboter les conversatiion des autres.
Grabielle..
J'aime bien le terme auto-dérision
Je retiens cette partie de définition que j'ai trouvé sur wikipédia....
Le terme d'autodérision peut également désigner, de la part d'une personne non comédienne, des déclarations ironiques à propos d'elle-même. De telles déclarations peuvent parfois être destinées à donner l'occasion aux amis de cette personne de lui faire remarquer la fausseté de ces remarques. L'utilisation de ce procédé peut traduire un problème d'image de soi ou d'estime de soi...
Ma crainte avec ce dogme c'est que le besoin d'augmenter l'estime de soi soit si grand qu'il occulte et censure des questions pourtant fondamentales ce qui peut mener sur des terrains qui effectivement sont glissants.
Il suffit de lire le billet de So much sur sa journée en garderie pour se rendre compte que la dérision n'a parfois pas sa place et que le sujet mérite d'être considéré avec sérieux. Le billet est ici...http://so-much-is-left-unsaid.blogspot.com/ Le titre est 3 septembre
Urielle...
Je crois être à la même place que toi sur ce sujet.
Ce courant des mères qui se plaisent à se dire indigne ou inadéquate a bien souvent l'effet d'un baume sur une plaie mais en même temps peut parfois fermer la discussion concernant les réalités des enfants. En parler est perçu comme un reproche, la culpabilité monte et la position défensive apparait.
Je suis aussi en accord avec ce que tu avances lorsque tu dis que dans ce mouvement ce n'est pas les intérêts des enfants que l'on place au coeur des préoccupations, je rajoute ce sont des mères et leur estime d'elle même.
Merci pour vos réponses, elles m'aident à mettre des mots sur un malaise que je ressentais d'une façon un peu confuse.
Je crois que cet article du Devoir t'intéressera: La tendance des mère indignes.
Il a été publié aujourd'hui.
http://www.ledevoir.com/2009/10/20/272470.html
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