mercredi 9 septembre 2009

Demain journée du suicide....

J'ai le gout de quêter demain pour cette journée de prévention du suicide. Alors j'appelle suicide action pour savoir comment faire.
Moi - Bonjour, demain c'est la journée de la prévention du suicide, j'aimerais ramasser de l'argent, je suis quêteux mais cette cause m'importe.
Elle - D'abord est ce que vous pensez au suicide présentement? Tout les intervenants doivent nécessairement poser cette question. Que c'est con ce truc.
Moi - Non j'appelle pour la journée de demain. Je pense au suicide bien sur mais je n'appelle pas pour ça et je ne partagerai pas ma détresse à une personne qui se moule à un protocole d'intervention aussi stupide.
Elle - Ben c'est provincial, ça ne concerne pas suicide-action.
Moi - Ok, mais si je veux ramassé des fonds, je fais comment?
Elle - Un instant je vais demander à ma superviseur.
Moi - Ok. Elle me mets en attente. Pendant ce temps je me tranche les veines, le sang gicle sur mes murs, elle revient mais je me suis vidé par contre mon salon est d'un beau rouge qui sied bien à mon canapé.
Elle - Ben c'est provincial, ça ne concerne pas suicide-action mais vous n'avez pas le droit d'utiliser le nom de suicide-action.
Moi - Ok, vous avez assez de subventions pour vous foutre de la journée de demain.
Elle - Ben là.
Moi - Ben j'appelle pour aider et vous, vous êtes préoccupé à protéger vos fesses, donc vous n'avez pas besoin de cet argent.
Alors demain je vais quêter pour moi. Dommage. Plusieurs organismes dit communautaire ont trop d'argent et son en fait de grosses corporations. Je me demande le salaire de la directrice? Ça doit faire dans les 70 000$ plus avantages sociaux.

Alors ne me faites pleurer demain avec le suicide, c'est des conneries tout ça. Et on appelle ça des causes. Bien sur, causes toujours petit con.
La prévention du suicide c'est la pire des conneries. Ils m'ont mis dehors, vous voulez savoir pourquoi? J'étais bénévole en formation, ils écoutaient ce que je disais, je n'ai pas survécu à mon premier appel.
Moi - Suicide action bonsoir.
Elle - Bonsoir.
Moi - Vous pensez au suicide présentement?
Elle - Oui.
Moi - Est-ce que vous êtes déterminée à le faire?
Elle - Oui.
Moi - Alors je ne peux rien pour vous.
Elle- Mais j'hésite.
Moi - Ok, alors vous hésitez.
Elle - Oui.
Moi - Donc vous n'êtes pas suicidaire?
Elle - Pas vraiment.
Moi - Ben alors, dans les deux cas je ne peux vous aider. Vous êtes déterminée à vous suicider, il ne me sert à rien de gaspiller ma salive, vous n'êtes pas suicidaire, ben ce n'est pas un service pour vous.
Elle - Vous êtes chiant.
Moi - Je sais.

Plus sérieusement j'aurai une pensée pour les suicidaires et les endeuillés demain. Mais j'abandonne mon projet d'amasser de l'argent pour ces gros cons.

5 commentaires:

Éléonore a dit…

Je ne comprends pas le sens de ce que tu as répondu à la dame... tu ne voulais pas l'aider ? Pourquoi tu as jouer sur les mots ? Pourquoi tu as été chiant ? Qu'est-ce qui m'échappe ? Expliques-moi.

Michel a dit…

C'est une blague. Je n'ai jamais parlé comme ça à quelqu'un et je n'ai jamais travaillé à suicide-action.
J'y ai fait toutes les formations par contre et j'ai fait beaucoup d'interventions de crise dont certaines impliquaient des idéations suicidaires .
C'est un peu de l'ironie mais qui a un fond de vérité, si vraiment la personne est déterminée, il y a peu à faire et généralement elle n'appelle pas, si elle n'est pas vraiment suicidaire, il y a peu à faire aussi. Mais bon il y une détresse, c'est sur.
Mais l'essentiel de mon propos c'est qu'à suicide-action il y a une protocole d'intervention que je trouve un peu ridicule. Ce n'est pas le fond qui me dérange c'est sa rigidité. Demander dès le début du contact téléphonique si la personne a des idéations suicidaires me semble inapproprié, il convient avant d'établir une relation avec la personne, la question viendra bien de façon naturel au cours de la conversation.
Les questions tu les poses lorsque la porte s'ouvre et si la relation est bonne ça va ouvrir.

Ainsi, il est d'usage de demander à la personne en crise de s'engager à ne pas se suicider et ça si c'est mal fait ça peut paraitre un peu ridicule dans la mesure ou je te connais pas, que tu en as rien à foutre de ma vie, alors pourquoi il importe que je m'engage à ne pas me suicider? Pour te rassurer? Pour que j'apaise le malaise que ma détresse fait naitre en toi? Pourtant c'est moi qui a besoin d'aide. Alors tu vois c'est délicat tout ça.

Éléonore a dit…

ha Ok !!! là je comprends ! :)

Je trouve ce bout la tellement pertinent:
"que tu en as rien à foutre de ma vie, alors pourquoi il importe que je m'engage à ne pas me suicider? Pour te rassurer? Pour que j'apaise le malaise que ma détresse fait naitre en toi? Pourtant c'est moi qui a besoin d'aide."

ça j'ai déjà vu cela et j'ai ressentie que la "mission sociale" était bien plus pour l'aidant une manière d'exorcicer ses propres démons du passé.

Car une fois la crise suicidaire passé, je remarquais aussi que la mèche de patientce envers l'aidé devenait bien courte: allez bonhomme ou bonne femme on t'a aidé mais là faudrait pas que ça traine ton affaire, notre bonté à des limites. On va te dire une dernière fois quoi faire pour t'en sortir pis achalle nous pu...

Jusqu'au prochain cas de suicidaire !

Michel a dit…

Effectivement Éleonore bien des protocoles d'intervention sont fait pour protéger les fesses des intervenants avant tout.
Je ne suis pas fondamentalement contre, ça prends un cadre thérapeutique bien sur, mais le plus ses les fesses de l'organisme qui compte et ça j'aime moins.

Michel a dit…

...le plus souvent c'est...