mardi 18 août 2009

Prix de consolation....

Michel Rivard et une vieille dame rentre à la SAQ.
Je ne demande rien, ça m'arrive souvent, je fais dans le minimalisme. C'est clair, il me semble, je suis là debout devant une SAQ, non?
Alors ils ressortent, la vieille s'immobilise sur l'une des marches et fouille dans son porte-monnaie et me donne 50 cents et Rivard rit d'un beau rire.

Un vieux couple passe...
Moi - Bonjour monsieur, dame, vous auriez un peu de monnaie svp?
Ils n'ont aucune réaction.
Moi - Merci, bonne fin de journée.
Le vieux s'arrête, fouille le fond de sa poche et me donne quelques cents.
Les personnes âgées aiment la politesse. Il n'est pas rare qu'ils donnent après avoir passé tout droit ou encore au retour.

La reconnaissance...
Je ne demande jamais deux fois à la même personne. J'ai développé des trucs pour reconnaître les gens, la couleur d'une sacoche, un pantalon, des chaussures, etc. Alors lorsqu'ils repassent, je dit à certains, vous n'avez pas changé d'idée?
Une belle fille qui avait passé rapidement 45 minutes avant, s'arrête à mon changement d'idée en me disant tantôt j'allais à une entrevue, j'étais pressée et elle me donne quelques cents.
D'autres repassant, je ne dis rien, un signe de tête ou d'autres dont je sais que ma présence dérange, je ne les regarde pas.

Quêter est très difficile, je pleure souvent, je ne le souhaite à personne, mais j'aime bien cette opportunité de lire les gens et de valser avec eux, tenté d'être le moins irritant possible selon ce que je perçois de leur personnalité.

J'aime particulièrement les vieux. Je me fais délicatement rassurant auprès d'eux et je me dis que ça leur fera au moins une interaction dans la journée.

La danse à quatre temps...
Une française. Je lui ai demandé une fois, une seconde fois aussi, je ne l'avais pas reconnu. Chacune des fois, un non un peu sèche. La troisième fois, je reste de marbre, la quatrième aussi, elle s'arrête et me donne quelques cents.

Le plus drôle est l'anglais, il lève sa main à la hauteur de ses épaules, ouverte, la paume dans ta direction, les doigts tendus et il la pousse vers toi comme pour t'écarter. Il ne dit rien, juste ce geste. Il peut être à 15 pieds et il fera quand même ce mouvement.

1 commentaire:

Sallinger a dit…

C'est étrange de lire un tel billet. Je me suis reconnue dans chacune des personnes croisées.

Celle qui donne des sous (j'arrive à Montréal et je suis naïve).

Celle qui termine son chiffre au bar et qui ramasse une pointe de pizza supp en guise de réchauffement (on est l'hiver).

Celle qui travaille tout près et qui passe ses midis à découvrir Sainte-Catherine et qui se fait demander à raison de 4 passages par jour, par le même anglo-franco-américain (je l'ai su parce qu'il est devenu quelqu'un que je côtoyais dans la rue et qui me racontais des trucs au passage) de la monnaie, et par ses ''copains de gang'' après lui. Jusqu'à ce que je lui demande gentiment de ne pas me demander chaque fois... je passe très souvent. Il a averti ses amis... je n'ai plus jamais été quêté. Il s'est même loué un apart un jour et était fier de me montrer son bail. Il est venu prendre un verre à mon travail. Sur la terrasse avec son ami mineur. J'ai travaillé dur pour m'assurer qu'ils puissent boire en paix.

Celle qui lève les mains (parce que je n'ai pas de raison).

Celle qui offre son café Tim chaud et neuf à un sans-abri qui semble frigorifié dans un couloir (j'ai versé une larme)

Celle qui baisse les yeux ou regarde ailleurs parce qu'ils n'ont aucun respect envers les gens qui paient leur journée.

Celle qui leur offre Interac (j'ai rarement de la monnaie).

Celle qui leur suggère d'aller travailler parce qu'ils ont l'air très bien sur le trottoir.

Parfois je passe peut-être pour celle qui ne donne rien (pour toutes les fois ou (je n'ai pas encore trouvé l'accent sur le ou au bureau) je le fais) mais ça m'est égal.