dimanche 8 novembre 2009

Charly , les animaux et Victor...

À travers les branches d'un érable, je tente de voir le clocher de l'église St-Enfant-Jésus en espérant qu'il s'agisse d'un son réel et non d'un enregistrement.
Derrière moi j'entends...
- Come on Charly, Come on Charly.
Un vieille dame veut nourrir un écureuil, la star du parc. Ils sont nombreux à le photographier et à le nourrir. Il a le poil blanc, sans être albinos. C'est assez pour assurer sa prospérité. Les écureuils communs peuvent bien crever de faim.

Je jette ma clope dans un tas de feuilles mortes pour reprendre ma route vers mon lieu de quête. Denis est là, depuis quelques heures déjà, il fait froid, il tremble, son ventre se contracte involontairement pour se réchauffer. Il me dit qu'il quitte bientôt, alors je m'assoies un peu en retrait pas trop loin et j'attends.

Un homme arrive devant la SAQ, il attache son mini bulldog à un poteau, juste à côté de Denis. Le chien tremble de peur et de froid et j'observe les piétons sensibles aux tremblements du chien et insensibles à ceux de Denis et je repense à Charly mais aussi à Victor. Vous savez ce mec qui dormait depuis quelques jours entre deux portes d'un guichet de banque.

Mon intuition était bonne, en quittant Denis me dit, tu sais Victor, il a suspendu sa vie hier.

Mon premier collègue mort au travail, l'hiver en tuera surement quelques autres.

4 commentaires:

Éléonore a dit…

C'est triste...
Une vie qui part dans ses conditions là c'est du gaspillage :(
Mais c'est triste aussi pour ceux qui restent, triste pour toi qui voit cela.

En lisant ton billet, je me demandais, qu'attends-tu des gens ? quelle réaction aurait été la bonne selon toi envers celui qui avait froid ? Je me le demande sincèrement et ça me désole de voir que devant une personne en peine je ne sais pas comment réagir. Je sais que je ne suis pas seule, il ya un mur...
C'est pour ça que je lis toutes tes chroniques de la rue. Parce que je sais que nous sommes nombreux à ne pas savoir quoi faire, quoi dire parce que nous sommes devant l'inconnu.

Michel a dit…

Ce n'est pas l'inconnu, ceux qui trainent de la patte, bien ils se font bouffer. La vie est comme ça.
Je ne vois pas de pistes de solution.

Éléonore a dit…

Oui mais quelle réaction aurait été souhaitable ? C'est là ma question...

Si ce n'est souhaiter qu'il n'y ai plus de pauvreté ou de mendicité dans le monde, ce qui est utopique...

Michel a dit…

Je ne sais pas quoi dire.
Je sais que tu n'as pas le droit d'aller pisser dans les commerces, les guichets automatique s'arrangent pour rendre la présence des sans abri impossible.
Il y a quelques ressources comme la maison du père à montréal.

Mais en gros, c'est l'exclusion partout, la recherche de chaleur en hiver est bien difficile.

Dans les faits ils peuvent bien crever, les gens en ont rien à foutre.

Je constate que c'est les hommes agés qui sont le plus en danger et démunis.