Après le choc de la nouvelle qui semble à priori incongrue, j'ai tenté de me faire une tête sur l'Affaire Demers.
Je laisse aux autres les dimensions politiques, institutionnelles et autres. Je n'y connais rien et elles ne m'intéressent que bien peu en fait.
Ce qui m'intéresse c'est la cohérence, la logique de ce qui semble dans un premier temps illogique.
Je ne m'attarderai pas au pourquoi de sa nomination, ce qui m'intéresse c'est pourquoi il a accepté? Je ne le connais pas personnellement, seulement à travers le prisme des médias.
Mais je vais tenté quand même d'y trouver un sens.
Ce n'est qu'un jeu, une construction de l'esprit, un ensemble de morceaux d'un puzzle que je construis à ma manière juste pour le plaisir. Mais quelques morceaux seulement.
Il a 65 ans, accepter un mandat de 10 ans, le mène à 75 ans.
Il a de l'argent, plus qu'il n'en faut, il est au moins une fois millionnaire.
Il a un travail qu'il aime bien, télé et radio ou il parle de hockey.
Il est donc riche et célèbre.
Pourquoi dans une telle situation choisi-t-il d'aller s'enfermer dans un Sénat pour ce qui risque fort d'être la dernière période de sa vie?
Je fais l'hypothèse que cette décision n'est pas le résultat d'une démarche cartésienne, il n'en a pas la capacité. Il s'agirait davantage d'une démarche émotive, teintée d'immaturité et reposant sur des fantaisies presqu'infantiles et des traumas non résolus.
La logique ne tient pas puisque le gros du travail au Sénat passe par la lecture et qu'il est analphabète de degré deux. Tout le monde parle cet illogisme. C'est comme si un unijambiste acceptait de jouer dans la LNH. Pourtant, il ignore cette limite et accepte le poste. Quel est son but, quelle est SA logique?
Cet homme a été écrasé dans son enfance. Peu stimulé, maltraité sévèrement sur une longue période de temps, il n'a pu se développer normalement. Il bégayait et compte tenu du peu de soin reçu, il est doté d'une intelligence intellectuelle en bas de la moyenne.
Mais il avait une drive, va savoir ou il l'a trouvée? Ben un peu, seulement, mais nécessairement dans un contexte social précis.
Il fait partie de cette génération d'hommes québécois francophones qui ont réussi, entre autres, dans le sport professionnel. Les Bergeron, les Brulotte, et autres. Ce fut une vague sur laquelle plusieurs d'entre eux ont surfé pour devenir riches et célèbres. Les années 70 quoi.
Il a toujours été un motivateur. Comme coach et partout dans sa vie. Depuis des années, il fait des séances de motivation. Il est passé d'une position d'enfant terrorisé et impuissant à celle d'un homme en pouvoir sur les autres, sur une équipe et maintenant, sur un pays.
Et ce pouvoir sur les autres, il tente de l'exercer en bon père de famille. En fait, lorsqu'il prends soin des autres, c'est l'enfant Jacques qu'il soigne. Maintenant qu'il est grand, il prends soin des petits. C'est là une position très rassurante et narcissiquement confortable. Le sentiment de pouvoir, lorsque tu as été écrasé devient très important, vital même. Certains deviennent des brutes, lui a choisi une autre voie.
La reconnaissance dont il est l'objet ne fait que confirmer qu'il est une bonne personne contrairement à ce que ses parents ont pu lui inculquer. La soif de pouvoir n'a d'égale que sa soif de reconnaissance.
D'une position de victime, il est passé à une position de sauveur et par son statut de sénateur il pense y trouver un plus grand pouvoir et une encore plus grande reconnaissance, ce qui narcissiquement lui convient et il croit qu'ainsi, il pourra mieux exercer sa mission de sauveur des tout petits.
Je l'a vois là sa logique à lui. Elle est aussi irrationnelle que sa nomination.
Je crois qu'il serait plus juste de dire qu'il fera un très bon travail d'ambassadeur pour certaines causes plutôt que de dire qu'il fera un bon sénateur. Mais est-ce si grave? Je réponds non bien sur.
Donc pour moi monsieur Demers a accepté pour des motifs bien personnels, presqu'inconscients.
Puissant, reconnu et sauveur. N'est ce pas magnifique? La vie est belle.
Son seul regret sera que son père décédé ne pourra pas le voir sénateur et il se dira..Tiens mon ostie, tu vois là ou je suis rendu, gros criss?