mardi 14 avril 2009

L'éclopé et le skidzo...

C'est le printemps, il fait beau.
Des ames sans peine défilent devant moi, ils sont beaux, vetements griffés, drole d'expression pour ces vetements obtenus sans heurts. Ils me semblent déracinés, du moins peu encrés, le tronc est leur MP3, la seule branche est cet écouteur qui se divise en deux, pour l'oreille gauche et celle de droite. La gauche ne sert que pour la stéréophonie, la plupart sont de droite et unicellulaire. Le cell n'est pas en option, il est là partout.

J'ai le printemps qui se fait vieux, les belles fesses ne m'inspirent peu, j'aime pas l'emballage. Je m'assoie au parc à coté d'un homme qui a disposé de sa chaise roulante pour adopter un banc de bois brun. On jase, il rentre jeudi, opération de la hanche, des deux hanche peut etre, on regarde ca ensemble et on discute de tout ca.

De retour vers la maison je rencontre Alain, un skidzo de 60 ans, on jase, il me parle de son anormalité qui date, je m'y intéresse, il trouve mon interet interessant et on part en voyage ensemble. Lorsqu'il déleste trop je le ramène et on reprends notre conversation. Quarante ans d'irréel commence à le fatiguer, il aimerait à soixante ans y ajouter une teinte de réel mais il ne sait comment faire et se demande si c'est possible. On ne sait pas, l'irréel a tellement teinté sa vie. On se laisse devant cette impasse, le soleil s'apprete à se coucher, il commence à faire froid. Je le voyais trembler mais il ne sentait pas le froid, je ne tremblais pas encore mais j'avais froid. Je me disais alors que notre conversation devait lui réchauffer le coeur. On s'est serré la main, il m'a dit qu'il occupait ce banc très souvent et que j'y suis bienvenue. C'est pas une passe à vie à Tout le Monde en Parle mais je retiens l'invitation et il me fera plaisir de reparler avec lui.

Ca ne semble pas un printemps à la testostérone pour moi, un printemps soeur Thérèsa plutot...mais pourquoi pas?

La morale... le gars prends du vieux.

2 commentaires:

Sally Fée a dit…

... et de l'empathie, du coeur.

Michel a dit…

Oui, tes mots me semblent justes. Je suis en grosse réflexion présentement. Ces trucs de Centraide, des OSBL qui se payent de gros salaires sous le sceau de l'entraide mais qui dans les faits sont des copies conformes à l'entreprise privée.
Par nécessité je découvre la rue, elle m'enchante. Elle est solidaire, elle ne demande pas de crédit pour fin d'impot. Elle questionne, elle juge, elle t'ignore aussi, mais parfois, elle s'arrete et te parle, et elle aide. Elle est plus forte que l'on pense. J'explore, j'espère en faire quelque chose. Je te remercie pour ton mot, c'est comme un trente sous donné comme ca par gentillesse d'ame. Actuellement je donne à la rue et la rue me le rend bien. Le troc évite de gros salaires, le service est direct, sans frais, sans carte, sans formulaire. Bien sur on n'y fait pas des opérations à coeur ouvert mais quand meme, il y a quelque chose là de précieux à explorer. Ce que je fais présentement. J'ai un mot quétaine qui me revient sans cesse...donner au suivant..je vais en faire quelque chose, je ne sais encore quoi, ni comment. On verra bien.