samedi 18 avril 2009

Off....

Il ne supporte pas la beauté de sa jeunesse, il l'a cache sous ses cheveux longs, blonds et bouclés. Son visage penché vers l'avant et incliné sur la droite ne se voit presque pas. Il est grand et mince, on le devine musclé un peu. Il marche une main dans la poche, courbé. Il est beau malgré tout. Il demande peu, on se demande vers quoi il marche, ou il va, quelle est sa quete? Il transcende pourtant, un genre de Jésus qui supporte sa croix.

Alain - Lui c'est Chris, c'est mon fils adoptif. Il se piquait, il souffrait de sa skidzo. Je lui disais que ca passerait, que ca s'en irait, mais il avait pas l'air à me croire. Je l'aime bien. Les gens sont végétatifs pas mal chez nous, lui mettait de la vie. Mais il a quitté l'appart supervisé, il s'est trouvé un logement seul. Il ne consomme plus ca l'air. J'ai essayé de l'aider. J'ai tenté de lui donner de la lumière mais je sais pas si il a recu ma lumière.
Moi - Il semble que non.

Il y a des étoiles comme ca qui s'éteignent et on fait semblant de se demander pourquoi mais on est bien heureux qu'ils ne fassent pas ombrage à la notre. Elles peuvent s'éteindre si elles ne servent pas à nous illuminer. Et on donne à Centraide qui se paye des salaires, des loyers incroyables. Tout ca pour allumer, non, pour éteindre, simplement pour éteindre. Mais on le dit pas, un repas au resto, à l'heure du midi subventionné pas Centraide, on cuve un verre de vin en se disant qu'on fait du bénévolat avec notre assurance salaire subventionnée, on rote avec bonne conscience.

Pendant ce temps Christopher, le chriss, marche dans la rue, Alain use un banc, tandis que Normand se demande bien quelle chaise à 500$ serait le meilleur achat pour lui qui gère 6 employés à temps plein subventionnés par Centraide dont la présidente madame Deguire frayes avec les gros bonnets de la finance qui avec leur bel habit amassent de sous pour l'entraide dit-on?
Au bout, après les salaires, les loyers, les frais de bureau, les frais de diner, il reste quoi? Des miettes. Vraiment, de miettes pour Chris et Alain. Mais ils sont habitués, ils restent patho et leur patho sert bien les moins patho. Pathétique.

Centraide m'a payé des bons repas vous savez, de la bière, du vin, des bons fromages, du bon pain, des patés Premiere Moisson, plein de trucs. Centraide paye meme 70 000$ à un directeur pour gérer 6 employés, faut le faire quand meme, non?

Bref, je retourne à Chris et à Alain, l'argent est ailleurs, eux trainent dans la rue et ne sont que des justifications d'argents pour ceux qui mènent une bonne vie et les campagnes de financement ne font que maintenir les organisations et leurs salariés. C'est bien, ca fait de l'emploi, je n'ai rien contre, mais j'aime pas le son des violons désaccordés, c'est strident à mes oreilles.

Ma consolation....la solidarité de la rue. Elle existe, directe sans formulaire, plus je compare les organisations à la rue, plus j'aime la rue. Ne donnez pas à Centraide, vous payez des salaires, des frais de représentation, des chaises et des bureaux ainsi que des REER pour les employés. Il y a peu de communautaire à Centraide. Gardez vos argents pour des gens dans la rue, meme si c'est moins parce que pas déductibles.

Vous direz...ouais mais les gens dans la rue, on ne sait pas ce qu'ils font de cet argent. Je vous répondrez, et Centraide et ses organismes, vous savez ce qu'ils en font?

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