jeudi 30 avril 2009

Le mal imaginaire...

C'est le mal dont souffre mon ami. Ce n'est pas dans le DSM. Il ne lui reste que quelques pages sur les centaines qu'il a écrite sur cette théorie du mal imaginaire. Il aimerait que je les lise.
Ca me fera plaisir.

J'ai rencontré une femme très souffrante aujourd'hui.
Moi - Vous me regardez d'une drole de facon.
Elle - Ha oui!
Moi - Pourquoi?
Elle - Parce que je souffre de schizophrénie. Elle était avec une amie.
L'amie - Je vous trouve indiscret.
Moi - Pourquoi parce que j'ai relevé son drole de regard?
L'amie - Non pour avoir poursuivi.
Elle - Non ca va, je sentais que je pouvais vous lui dire.

J'ai tendance à trop rire de la vie parfois, à ne pas l'a prendre assez au sérieux et ca me ramène parfois des pieds au cul bien mérités.

Une fois son amie partie, on se retrouve un à coté de l'autre.
Moi - On prend un café?
Elle - Je suis mariée.
Moi - Et alors, je ne vous cruise pas, jaser seulement.
Elle - Ok, mais je bois pas de café.
Moi - Moi non plus. On rigole un brin. Alors jasons ici 5 minutes. Comment ca va?
Elle me raconte qu'elle en est à sa sixième crise et qu'elle trouve celle-la difficile. Très difficile, elle désespère d'un mieux etre. Ses yeux se mouillent.
J'ai devant moi une femme très belle, très intelligente et plein de talents mais complètement assommée par sa médication. Je ne sais son origine, elle a la peau foncée, des yeux bruns, des lèvres très belles asséchées par des effets secondaires, des yeux qui fixent on ne sait quoi, immobiles. Une lenteur de parole qui ne rend pas justice à son intelligence. Une difficulté de déglutition visible Elle n'arrive plus à faire. Elle me montre sa carte, il y a une peinture qu'elle a faite. C'est magnifique mais elle n'arrive plus à peindre, ca l'attriste.
Je suis devant une etre en souffrance biologique très forte, je ressens son impuissance et sa souffrance aigue qui habite chacune des cellules de son corps. Quelques minutes plutot je l'avais abordée en fanfaron sans respect pour ce drame qui je jouais en elle. Son amie avait bien raison, je manquais de délicatesse.

Moi qui me crois un etre empathique, parfois je me désespère, trop cowboy.
L'humilité devant la souffrance d'un autre, l'impuissance aussi.
Cette femme m'a renvoyé à ma propre souffrance, à mes limites et à mes fausses prétentions. Je ne fanfaronne plus aujourd'hui.

J'étais out track totalement.

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