Elle me dit s'etre endormie le gun sous son ventre. Elle le portait maternellement comme d'autres femmes peuvent porter un enfant. Le matin, les policiers l'ont réveillée pour l'arreter.
C'est pour ca qu'elle doit quitter, elle a rendez-vous avec son agent de probation.
J'aime ses lèvres très pulpeuses, ses yeux d'amandes effilées, sa peau très noir. Je lui demande si je peux l'embrasser, elle dit oui. Baiser léger, elle quitte avec cette fébrilité qui nous porte lorsque l'on doit se présenter devant une miroir déformant et répressif.
Je l'ai rencontré ce midi, elle était à coté de moi, nous avons conversé. Tout nous poussait l'un vers l'autre, alors je l'ai invité à prolonger, elle dit oui.
En sortant de l'immeuble, pour se rendre au café, elle me tends la main, elle me dit je m'appelle Sabrina, je lui tends la gauche, ma droite n'était pas disponible. C'était comme si on marchait main dans la main, la sienne a pris du temps à quitter la mienne, elle se faisait hésitante. Elle devait se demander sans oser l'enlever. J'aurais aimé marcher main dans la main avec une inconnue, juste comme ca, gratuitement, mais je savais que de présenter ma main gauche était déstabilisant, alors je l'ai retirée pour ne pas la troubler.
Elle me parlait de sa culture, de ses valeurs qui détonnent avec celles de ceux qui sont nés ici. Je me suis moqué d'elle lorsqu'elle m'a dit qu'elle doit quitter pour rencontrer son agent de probation. Elle se défendait, elle n'avait pas à le faire, je n'étais pas juge, je rigolais mais elle tenait à m'expliquer. Ca ne m'interessait pas. C'est là ou je lui ai demandé si je pouvais embrasser ses belles lèvres.
Un sourire pour moi avant d'ouvrir la porte et voilà, une agréable rencontre qui sort de nulle part.
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