mercredi 17 décembre 2008

Un autre...


Finalement je m'arrete pour prendre mon deuxième café de l'an 2008.
Derrière le comptoir une blonde me demande de façon convenue ce que je veux.
- Oui?

Je l'a dit blonde, elle s'efforce de l'etre plutot.
J'ai jamais saisi la popularité de cette couleur, d'abord pour l'apparence naturelle on repassera, ensuite je préfère les noirs ou les brunes. En fait, ma préférence est à la brillance et à la souplesse des cheveux naturels.

- Un petit paradiso noir.
Ai-je dit s'il vous plait? Je ne sais plus. Surement, si personne ne m'énerve je suis d'un naturel poli.
Je ne sais plus parce j'étais distrait par la fille à coté d'elle qui prépare des cafés plus élaborés, ceux qui demandent de chauffer le lait sous pression. Elle est rousse, bien que ce ne soit pas naturel, elle a le teint du visage qui s'harmonise parfaitement à la couleur.
Elle est très jolie, un profil parfait. Dommage qu'elle ne m'ait servi.

Je me rend au petit comptoir pour le lait et autres petits trucs. Je l'a regarde discrètement encore un peu, son autre profil est tout aussi jolie.
Il n'y a que du sucre blanc, je préfère le brun. Voilà un prétexte, pour entendre la sonorité de sa voix.
- Excusez-moi, vous avez du sucre brun?
- zuste izi za coté, son zozotement est rigolo.
- Merci.

Je ne suis pas décu, je ris de ma propension naturelle à idéaliser les gens.
- Monsieur Freud, j'ai une question pour vous concernant ma tendance à idéaliser.
Je me demande si elle ne traduirait pas des carences importantes que je porte en moi et qu'en les projetant ainsi sur ces autres que j'idéalise, je retrouverais un espoir de les voir comblées? Comme si l'intensité de l'intéret ou du désir pour l'autre était proportionnel à l'espoir que cet autre puisse me combler?
Est-ce que votre définition de l'amour pourrait se rapprocher de ca?
- Tu n'as qu'à lire mes livres paresseux, il y a tout là-dedans pour trouver des réponses à tes questions. À toi de t'arranger avec les conséquences d'un mauvais parentage,
me dit-il.
- Fait chier Freud.

Je pose un couvercle sur mon verre, je regarde un peu autour. L'atmosphère est feutré, les gens parlent doucement comme s'il s'agissait de confidences autour d'une table à café. C'est peut etre un peu ca qui remplace l'église d'autre fois.

Je dépose mon verre sur une table, près de la sortie, je me prépare une cigarette en me disant que j'ai bien fait de prendre un café pour apporter parce qu'assis seul à une table, un trop lourd sentiment de solitude m'envahirait.

Je sors avec mon compagnon dans la main gauche et inspire un peu de fumée à l'aide de la droite me coupant ainsi un peu des émotions qui m'envahissent.

3 commentaires:

Sandrine Boréale a dit…

J'aime ces petits textes tout simple mais où tu réussis à sentir le vent froid sur tes joues, le café chaud dans ta gorge, la cigarette un peu tiédase sur tes lèvres.
Cest vraiment joli :)

Michel a dit…

Petit pois...
Merci

Faust a dit…

C'est vrai que tu t'exprimes bien !